Kléber Haedens (né le 11 décembre
1913 à Équeurdreville (Manche), mort le 13 août 1976 à Aureville (Haute-Garonne)
est un écrivain français, romancier, essayiste et journaliste.
Fils
d'un officier d'artillerie, il fait ses études au Prytanée national militaire de
La Flèche, puis intègre l'ESC Bordeaux avant d'opter pour le journalisme.
Intégré à la mouvance des "Non-conformistes des années 30", il professe des
idées royalistes et collabore avant-guerre à de nombreuses publications dont Je
suis partout, Compagnons, L'Insurgé (avec Maurice Blanchot, Jean-Pierre Maxence
et Thierry Maulnier) et au quotidien l'Action française (chroniques sportives et
littéraires). En 1937, il obtient le Prix Cazes pour son roman "L'École des
Parents". Replié à Lyon durant l'occupation où il fut un des secrétaires
particuliers de Charles Maurras, il continua d'écrire dans l'Action française
tout en servant de boîte à lettre aux Mouvements Unis de la Résistance comme en
a témoigné son ami Pierre Guillain de Bénouville. Il publie en 1943 chez
Julliard une "Histoire de la littérature française". A la Libération, il
travaille pour l'éditeur Robert Laffont tout en tenant la critique dramatique
d'Aspects de la France, alors animé par Pierre Boutang. Il collabore également à
France Dimanche, Paris-Presse et au Nouveau Candide (de 1961 à 1968). Ami
d'Antoine Blondin , de Michel Déon et de Roger Nimier, il est souvent classé
dans l'école littéraire des « Hussards ». Son roman "Salut au Kentucky" se voit
décerner en 1947 le Prix "Jules de Goncourt" créé comme un prix dissident par
Sacha Guitry et René Benjamin. En 1966, il obtient le Prix Interallié pour son
roman "L'été finit sous les tilleuls" et en 1974, le Grand Prix du roman de
l'Académie française couronne "Adios". En 1968, Kleber Haedens participe avec
Thierry Maulnier , Marcel Pagnol, Pierre de Bénouville et beaucoup d'autres au
comité Charles Maurras, présidé par le duc Antoine de Lévis-Mirepoix à
l’occasion du centenaire de la naissance de Maurras.
"J'ai le
souvenir d'un Principal de collège français qui nous comparait à des veaux se
roulant dans un pré. Le pauvre homme ! Il se croyait bien fin avec sa grosse
tête, son pince-nez et ses lectures d'Anatole France.
Je me rends compte
aujourd'hui que son intelligence n'était jamais sortie de ses vingt-deux mètres,
et qu'il n'aurait jamais pu toucher la balle ailleurs qu'en ballon mort.
En
fait, pour quelques-uns d'entre nous, enfermés entre les murs d'un lointain
lycée de province, le rugby, que nous pratiquions tous les jours, aura été la
protection la plus efficace contre l'incroyable ennui des études secondaires. Il
était, pour nous, la fontaine où venaient se rafraîchir le corps et se décrasser
l'esprit."
Kléber Haedens, Adios.