On peut être intelligent, écrire brillamment et avoir des idées anti-républicaine ou xénophobe. C'est aussi ça la démocratie : permettre à tous de s'exprimer.
Il n'en reste pas moins surprenant de proposer un nom d'un nationaliste-royaliste à un de collège de la république.
De là à siffler l'hymne national républicain et révolutionnaire, il n'y a qu'une inspiration à prendre.

Ecrit par : Bronislaw | 17.10.2008

Pour votre info, les élus de la liste d'opposition au conseil municipal ont voté contre ce projet débattu lors de la séance du 28 janvier 2008, bien avant le MoDem. Nous avons également saisi le conseil général des Hauts-de-Seine à ce sujet.
Philippe Billard Conseiller municipal La Garenne Colombes

Ecrit par : billard | 17.10.2008

A Philippe Billard.
Et vous avez bien fait ! C'était avant les dernières élections municipales.
Le Modem, je crois n'était pas encore entré au conseil municipal.
Personne n'avait vraiment regardé de près qui était ce Kleber Haedens, faisant confiance à Mr le Maire et en ses goûts littéraires. En septembre, un visiteur avait posté des liens conduisant à l'histoire de Kleber Haedens. Mon premier reflexe avait été de censurer ne souhaitant pas entrer dans un débat gauche-droite ou extrème droite (eh oui, toujours possible sur un blog). Puis j'ai réouvert les commentaires. Ce visiteur a insisté. J'ai suivi les liens et me suis aperçu qu'il y avait un problème. J'ai laissé ces liens.
Preuve qu'en dehors des partis, la démocratie locale doit être à l"écoute du visiteur, du citoyen qui a quelquechose à dire.
Je l'en remercie ici. Il semblerait qu'il n'avait pas tort.
Un citoyen aurait donc eu raison, tout seul, d'insister ? Donc raison ... vive la démocratie citoyenne, vive Internet.
Merci de votre intervention et souhaitons, qu'en dehors des partis, ceux qui sont opposés à Kleber Haedens comme nom de collège s'unissent dans le même combat.
Philbert

Ecrit par : PhilBert | 17.10.2008

Merci à Philbert de m'avoir fait confiance. Dans toute cette affaire mon seul souci a été d'éviter qu'on donne à un collège de la république le nom d'un personnage qui apparaît de moins en mois recommandable, surtout lorsqu'on constate que de nombreux sites d'extrême droite ont apporté leur soutien au maire en attaquant violemment le modem.
Et lorsque M. le Maire nous dit " Citez moi un seul passage répréhensible dans l'oeuvre de Kléber Haedens et je retire son nom à ce collège". Cet afflux de soutiens d'extrême droite devraient suffire à lui faire réviser son jugement .

Ecrit par : Ramon Mercader | 19.10.2008

Le choix de Kleber Haedens est un excellent choix : c'est un écrivain de grande qualité, anticonformiste. Son histoire de la littérature française est une des plus belles critiques littéraires qui soit ! Et il a eu l'Interallié et le prix de l académie française.
Je suis frappée par vos critiques : avez vous lu Kleber Haedens ? Sans doute pas, parce que vous ne trouverez rien de répréhensible dans aucun de ses écrits. Que du talent et de la légéreté.
En faire un collabo, c'est d'une affligeante bêtise. Moi qui aime la littérature d'où qu'elle vienne, je suis abasourdie par ces procès dignes de ceux de Moscou : "vos êtes coupable parce que "je sens" que vous l'êtes"... Est-ce toute votre argumentation ? Un peu léger Monsieur...
Quant à Ramon M, "cet afflux de soutiens d'extrème droite devrait suffire..." dit-il : quelle belle preuve d'intelligence et d ouverture. Vous auriez fait un parfait commissaire politique !
Alors lisez Kleber Haedens et vous jugerez après !

Ecrit par : marianne | 19.10.2008

A Marianne.
Je vois que vous reprenez l'argumentaire de notre maire presque mot pour mot.
Vous oubliez que KH était aussi journaliste, et c'est sa participation à l'Insurgé, à Aspects de la France et ses liens avec l'Action Française qui sont génants .
Quant aux prix littéraires qui se souvient encore des Prix Goncourt de Félicien Marceau de Jean Louis Bory ( admirez mon éclectisme) et du prix interallié de François Cavanna
Vous m'accusez d'avoir la bêtise d'un commissaire politique soit ( pourquoi un corpus faisant référence aux périodes staliniennes); mais ne pas reconnaître que l' histoire de la littérature de Kléber Haedens est très partisane c'est quelque part de la de la mauvaise foi.

Ecrit par : Ramon Mecader | 19.10.2008

@ Marianne
J'ai lu Kleber Haedens, et je ne peux être d'accord avec vous, même si, je vous l'accorde, c'est un écrivain qui a la plume plutôt agréable.
Son Histoire de La Littérature Française est en fait une relecture de la littérature française très orientée.
Haedens est très vindicatif avec les philosophes des lumières et les textes qui ont inspiré la révolution française. Il considère ainsi que l'Esprit des Lois, qui pose le principe de la séparation des pouvoirs, est un texte 'déclassé' (c'est peut être avoir lu ce genre de livre que notre chef de l'Etat se croit autorisé à piétiner un texte aussi fondamental de notre démocratie?).
Haedens dit aussi de L'Emile et du Contrat Social de Rousseau que ce sont les drapeaux fanés des nouvelles anarchies. On comprend pourquoi il est la référence intellectuelle des nationalistes et des royalistes!
Enfin, vous dites qu'en faire un 'collabo', c'est d'une affligeante bêtise. Eh bien, le doute est permis à ce sujet. Reportez vous au véritable hommage que Haedens écrit à propos de Drieu La Rochelle : "pendant l'hiver 1940, il s'engagea dans une politique de collaboration avec l'Allemagne et lorsqu'il réalisa l'étendue de son erreur, il eut assez d'élégance pour ne pas se renier".
Explication de texte : un écrivain collabo se suicide et Haedens l'admire pour s'être donné la mort sans faire son mea culpa. Drieu La Rochelle "n'avait pas voulu tomber vivant aux mains des juges dont il imaginait facilement la bêtise et la férocité", explique Haedens. No comment.
Je vous invite à lire le paragraphe consacré à Robert Brasillach, autre écrivain et chroniqueur de l'Action Française, qui fut, lui, fusillé pour faits de collaboration. Après avoir multiplié les qualificatifs élogieux à son sujet (sa chronique littéraire était intelligente, pleine de vivacité et de grâce naturelle mêlée d'une joyeuse férocité...) il conclut : "depuis que Robert Brasillach est mort avec tant de noblesse et de pathétique, son prestige n'a cessé de grandir".
Voyez-vous, Marianne, je me méfie de ces écrivains à la plume acerbe dont la "joyeuse férocité" s'emploie à démolir les textes fondateurs de la démocratie, alors que leurs accents lyriques érigent en martyrs des écrivains tellement géniaux qu'ils n'ont pu résister aux attraits du fascisme.
Vous qui portez un prénom tellement symbolique, je suis certaine que vous me comprendrez.

Ecrit par : Hélène | 19.10.2008

Mais j'attends toujours que vous me citiez un (seul !) roman de KH qui soit un attentat à la morale républicaine ... Un seul ... allez-y. J'écoute...

Ecrit par : marianne | 19.10.2008

@Marianne
Bonjour,
Je pourrais répondre à votre dernier post en utilisant la réthorique de bas-étage qu'affectionne l'UMP : quelque chose du genre 'je vois que vous vous repliez sur l'oeuvre romanesque de Kleber Haedens, donc vous admettez qu'il y a bien dans le reste de son oeuvre, et notamment dans une histoire de la littérature française, des éléments répréhensibles au regard de la 'morale républicaine'?
Mais bon, ce n'est pas mon style.
Plus sérieusement : Haedens a sans doute écrit de beaux romans. Sinon, il n'aurait pas eu le Prix Interallié pour l'un d'entre eux?
Je n'ai pas encore lu Adios mais je vais le faire. Vos commentaires élogieux sur ce livre, Marianne, ainsi que ceux de plusieurs internautes royalistes manifestement cultivés, ont piqué au vif ma curiosité.
Mais la question n'est pas là. Louis-Ferdinand Céline, né dans la ville voisine de Courbevoie en 1894, était un écrivain immense. Toutefois, à cause de ses pamphlets contenant des propos antisémites, il n'a pas eu l'honneur de donner son nom à un établissement d'enseignement public, que ce soit à Courbevoie ou ailleurs...
La question de la 'réhabilitation' littéraire de ces écrivains doit sans doute être posée. Tout comme doit l'être la question de la resurgence de la pensée de Maurras. Mais certainement pas autour du nom d'un collège de la République.

Ecrit par : Hélène | 20.10.2008