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04.09.2009

La Garenne-Colombes, le mastaba II* du quotient familial

Depuis des années, le maire de la Garenne-Colombes, Philippe Juvin s’oppose au principe du quotient familial pour les cantines scolaires au prétexte que le prix du repas dans les cantines scolaires est déjà très bas, selon lui.

Trois euros et quelques centimes

3,38 euros exactement (+ 2,50 goûter et étude), une somme qui reste conséquente pour de nombreuses familles.

C’est un montant fixe se trouvant effectivement dans une fourchette basse des prix moyens pratiqués dans le département. Le problème est que plus aucune ville du département ne pratique un prix fixe. Toutes, sans exception dans le département pratiquent des prix en fonction d’un barème établi selon le principe juste du quotient familial. Il n’y a donc plus vraiment de moyen de comparaison.

Le deuxième argument avancé est que le maire se verrait alors contraint d’augmenter le prix du repas de certains élèves afin de pouvoir le baisser pour d’autres.

FAUX, archi-FAUX !

Cet argument ne tient pas compte de plusieurs facteurs.

1/ Une augmentation n’est pas chose inéluctable.

a) Rien n’empêche la municipalité de reporter dans le budget général des cantines les aides facultatives attribuées jusque là au coup par coup. Des aides considérées par certains demandeurs comme humiliantes et de toutes les façons, comme tout ce qui est au coup par coup, inéquitables voire favorisant le clientélisme. Mais des aides qui représentent quand même une somme non négligeable et disséminées dans plusieurs services sociaux qui feraient pencher la balance positivement du bon côté de la décision.

b) Si la volonté est de ne pas augmenter le prix maximum du repas (pour des raisons essentiellement électorales) rien n’empêche la municipalité d’attribuer des budgets supplémentaires aux cantines en rognant, par exemple sur des frais superflus de représentation ou de communication. Frais très élevés dans cette commune.

2/ Une légère augmentation du prix du repas pour certains, est-ce vraiment inconvenant ou indécent ?

La population de la Garenne-Colombes est (serait) majoritairement aisée. Comme se plaît à le dire Monsieur le maire, le prix moyen de l’immobilier avoisinerait les 5.000 euros/m². Ce serait d’ailleurs la raison principale qui rendrait difficile la construction de logements sociaux qui rappelons-le représentent seulement 10% du parc au lieu des 20 % recommandé pour assurer une mixité sociale raisonnable. Mais c’est un autre sujet. La classe moyenne ou aisée est ou serait donc majoritaire dans la ville de la Garenne-Colombes.

Dans tous les cas, La Garenne-Colombes est une ville capable d'avoir payé cash 2.000.000 euros la maison d'un artiste pour en faire un hypothétique centre d'art contemporain.

Dans ce contexte, serait-il indécent de demander à des parents qui roulent en Porsche, en 4X4 ou comme Monsieur le Maire en Vel Satis 3 litres de cylindrée, à des gens qui possèdent des pavillons ou des appartements de 500.000 ou 1.000.000 d’euros, qui sont cadres supérieurs, professions libérales ou rentiers, qui forment des couples où l’homme et la femme travaillent, qui fuient la ville le week-end pour rejoindre une gentille campagne, qui vont massivement aux sports d’hiver …de payer un tout petit peu plus de trois euros et quelques centimes pour le repas de leurs enfants ?

Serait-ce vraiment indécent ?

Serait-ce indécent de demander à des parents de donner quelques centimes de plus à leur enfant pour leur repas quand eux-mêmes dépensent beaucoup chaque midi au restaurant ou en achats superflus ?

Je ne le pense pas.

Ce qui est indécent c’est de croire que les garennois sont des gens si pingres et si stupides qu’ils pourraient en vouloir au maire de céder à des mesures solidaires.

Mais c’est tout le contraire. Les garennois ne sont pas des abrutis ni des sots incapables de tout discernement.

Je suis le premier à n’avoir jamais compris pourquoi mes enfants devraient payer la même somme que ceux de leur nounou qui a du mal à boucler ses fins de mois. J’ai bien compris aussi que si leur nounou devait s’exiler dans des contrées plus lointaines, dans une ville dite populaire, eh bien, mes enfants n’auront plus de nounou. C’est aussi simple que cela.

Les arguments opposés au quotient familial, les garennois les connaissent. Ils les ont lus et relus dans les tracts électoraux depuis des décennies. Mais les partagent-ils, ces arguments ? Je n’en suis pas sûr du tout. Leur a t-on au moins déjà posé la question ? Je ne le crois pas non plus. Pourquoi ne pas faire un referendum ?

Quand on voit des conseillers de la majorité municipale voter comme un seul homme derrière le maire et contre le quotient familial, on se demande vraiment qui ces gens représentent, si ce n’est eux-mêmes, effrayés par des chimères.

Quand on voit des conseillers de la majorité municipale voter comme un seul homme le financement de la plus grosse des voitures possibles pour un Maire qui rechigne par ailleurs à mettre en place la plus solidaire des mesures qui soit, le quotient familial, on se demande vraiment si la démocratie, parfois ne marche pas sur la tête.

Le Garennois moyen que je suis, vous le dit : mesdames et messieurs les conseillers municipaux ne pensez-pas uniquement à vos craintes électorales, pensez qu’en étant tout simplement comme nos voisins, les autres villes du département, les garennois vous remercieront peut-être. De vous arcquebouter à des principes favorisant l’exclusion, donc la ségrégation, je ne suis pas sûr qu’ils vous en soient longtemps reconnaissants !

C’est d’autant plus incompréhensible que le premier magistrat, "orbis" communique énormément pour se donner l’image d’un porte parole de la solidarité.

Que dire des 55.000 euros que les contribuables garennois vont devoir honorer chaque mois par solidarité avec la municipalité qui s'est "plantée" dans la définition du projet de la médiathèque et dans la rédaction de son permis de construire, annulé en début d'année 2009, je vous le rappelle, par un tribunal.

55.000 euros par mois, c'est plus de 13.750 repas par mois foutus à la poubelle !

Conseillers, si vous voulez une population solidaire dans vos erreurs, soyez au minimum solidaires avec les copains de vos enfants.

Il y a des contradictions qu’il faudra bien un jour nous expliquer.

 

* Un mastaba est une construction funéraire rectangulaire utilisée dans l'Égypte antique comme sépulture pour les pharaons, puis, pour les nobles et les notables.