24.11.2008
A Monsieur Jean d'Ormesson, à propos de votre prochaine visite à La Garenne-Colombes
Cher Monsieur,
Avec tout le respect que nous vous devons, malgré toute l'estime que nous vous portons, je voulais vous faire une confidence :
En 1931, alors que, très jeune, six ans, je crois, vous applaudissiez, pour faire comme tout le monde, une parade Nazi à Munich, votre père vous a "collé" une gifle.
Mercredi, d'où il est, je crois qu'il ferait bien de recommencer.
Kleber Haedens, peu importe la qualité de ses livres, peu importe votre amitié, peu importe sa bonne humeur, a participé à l'horrible machination qu'était "Je suis partout". Vous savez ce qu'était ce journal, quel était son mode de fonctionnement et sa finalité.
Dites-vous, Monsieur d'Ormesson, qu'à quelques mètres du chantier où vous vous trouverez mercredi des familles de personnes "dénoncées" dans Je suis partout seront là pour vous dire que, sur ce chantier, vous mettrez les deux pieds dans le pétain.
Renoncez, Monsieur d'Ormesson et revenez aux beaux jours faire la fête avec nous à la sortie d'un prochain livre.
Des garennois
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Voir un article reprenant ce billet dans ActuaLitté.com
http://www.actualitte.com/actualite/6212-Jean-Ormesson-po...
13:50 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, d'ormesson, Gifle, collège
Commentaires
Je me souviens avoir entendu Monsieur Jean d'Ormesson dont j'ai lu certains romans et pour qui j'ai beaucoup d'estime avoir dit lors d'une émision de TV : Dans ma famille on n'avait qu'une seule devise : "Servir l'etat".
Je sais que dans ce type d'emission on dit un peu tout et n'importe quoi, c'est le concept même, mais tout de même, j'attache de l'importance à ce que disent certains personnes pour qui j'ai sincerement de l'admiration et vous faites partie de ces personnes.
Je pose donc la question en toute innocence à M d'Ormesson :
Pensez vous que cautionner plus ou moins implicitement le choix de ce nom pour un lycée en parrainant l'inauguration (je rappelle qu'il s'agit d'un lycée donc d'une charge symbolique forte) c'est servir l'état ?
Bien sur, je comprends les liens affectifs et litteraires qui vous unissent avec K Haedens, et je ne vous juge nullement pour cela, bien au contraire, la fidélité en amitié c'est essentiel, même si certains amis sont parfois encombrants, mais si tous les amis étaient simples et ne posaient pas de probleme, à quoi servirait l'amitié ?.
Si c'est pour parler de KH, pourquoi ne pas faire une petite retrospective littéraire à la garenne avec certains auteurs peu connus tel que KH et où vous serez bien naturellement le bienvenu pour faire découvrir cet auteur et tant d'autres.
Personnellement, à ce genre de manifestation je viendrais avec enthousisame alors que j'apparaitrai troublé et triste ce mercredi où je serai malheureusement du côté de ceux qui contestent ce choix et qui continueront à le contester longtemps encore.
Ecrit par : Garennois | 24.11.2008
Le Pathos à Moelle...
Il faut reconnaitre que c'est effectivement ballot, à l'heure ou Jean d'O nous livre son dernier livre, à l'heure où il revendique à juste titre l'extrême sagesse due à son parcours, l'embarquer dans cette croisade stupide n'est pas à proprement parler lui rendre l'hommage qu'il mérite.
Le bon Docteur Juvin, toujours prompt à se planquer derrière les autres utilise donc Jean d'O pour ressusciter Haedens.
Après avoir refusé d'entendre son opposition, après avoir envoyé au casse pipe ses amis d'enfance, ses conseillers, ses militants et l'ensemble de ce que compte l'extrémisme à la française, nous voici donc devant Monsieur d'Ormesson...
La sagesse retiendra notre bras...
Mélanger politique et amitiés personnelles est rarement une bonne idée. Je m'explique, tous, autant que nous sommes et pour autant que la fidélité ait un sens, nous défendrions et rendrions hommage à nos amis quelque soit leur faute.
Le propre de l'état est de dépasser ce pathos individuel pour proposer à la société une lecture non partisane en filtrant cette personnalisation des rapports.
Un exemple pratique et compréhensible par tous :
Si quelqu'un attentait à la vie d'un de vos proches il semblerait concevable que le reste de votre vie se consume dans les affres de la vengeance et dans les pires cauchemars.
C'est précisément parce que la collectivité est sensée réguler ce pathos et dépassionner le débat qu'il y a 27 ans le parlement vota l'abolition de la peine de mort (merci de ne pas démarrer sur ce sujet, c'est uniquement à titre d'exemple).
Jean d'Ormesson a raison de rendre hommage à "son ami" sa fidélité l’honore, mais les enfants garennois n'ont pas à chanter les louanges des amitiés de notre cher Académicien.
Bref, rien de très compliqué à comprendre en fait, non ?
Bonne soirée à tous.
Ecrit par : Louis Lumière | 24.11.2008
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