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04.02.2009

Recours déposés contre le nom d'un futur collège, baptisé Kléber Haedens

NANTERRE, 2 fév 2009 (AFP) - 17h19

Le Nouvel Obs

LogoNouvelObs-c2b22.gifHuit recours ont été déposés en décembre au tribunal administratif de Versailles contre la décision en octobre du conseil général des Hauts-de-Seine de baptiser du nom de l'écrivain Kléber Haedens, membre d'Action française, un futur collège de La Garenne-Colombes, a-t-on appris lundi auprès d'un collectif.

Ces recours en annulation ont été déposés par des enseignants et des parents d'élèves de ce futur collège pour "vice de procédure", la décision du conseil général ayant précédé celle du conseil d'administration du futur établissement, et pour violation du "principe de neutralité exigé pour la dénomination des édifices publics", selon Marc Schindler, membre du collectif "Non à Kléber Haedens". "Kléber Haedens est une icône de l'extrême-droite, des royalistes, des nationalistes et des fascistes. On ne veut pas de ce nom-là sur un collège", a fustigé M. Schindler.

Le choix du nom de l'écrivain Kléber Haedens suscite depuis plusieurs mois la polémique.

Le jour de la pose de la première pierre du collège, en novembre, une quarantaine de personnes, parmi lesquelles figuraient notamment des élus locaux du MoDem et du PS, avaient manifesté pour dénoncer cette décision. Venu participer à la cérémonie, l'académicien Jean d'Ormesson avait expliqué que c'était "une question de littérature". "Je défends la littérature", avait-il dit en décrivant Kléber Haedens comme un "grand écrivain" avec "deux défauts: celui de boire beaucoup et d'être d'Action française".

Pour Philippe Juvin, le maire UMP de la Garenne-Colombes, Kléber Haedens était "un anarchiste de droite, un esprit libre", qui aimait ce qui "n'était pas politiquement correct". Cet écrivain, décédé en 1976, appartenait à l'Action française "avant la guerre", avait-il noté.

© 2009 AFP

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Oui, Kleber Haedens a appartenu à l'Action Française avant la guerre, par exemple en 1938 quand il écrivait dans "Je suis partout" un journal pas encore collabo mais résolument antisémite sous la direction de Robert Brasillach et en compagnie de Lucien Rebatet.

Mais pas seulement, Kleber Haedens a toujours été fidèle à l'Action Française. Pendant et après la guerre. En 1968 n'a t-il pas fait partie du comité Charles Maurras ? Si, bien sûr.

Attention, il ne s'agit pas de faire le procès d'un homme. C'est juste que sur le fronton d'un collège de la République, c'est non. Mais rien ni personne ne doit vous empêcher de lire ou relire Haedens. Quant à le lire au sein du collège de La Garenne, cela, c'est du ressort des responsables de programmes de l'Education nationale, pas d'un maire fortement impliqué dans un parti politique, non ?

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A La Garenne Colombes, le collège de la discorde

Mis en chantier en novembre 2008, le collège Kléber Haedens de La Garenne Colombes (92) n'en finit pas de semer le trouble. En réveillant les mânes de Kléber Haedens le maire UMP de la Garenne Colombes vice-président du Conseil général a suscité de vives réactions. Pour le maire, cité sur le site du Conseil général, "Kléber Haedens était un écrivain, un anarchiste de droite, un esprit libre. L’Éducation nationale est là pour apprendre aux futurs citoyens à éviter le prêt-à-penser. Nous avons souhaité mettre en avant ces valeurs… Tant mieux si son nom peut bousculer quelques idées reçues".

 

Mais pour l'histoire, Kléber Haedens est un écrivain d'extrême droite, aujourd'hui oublié, mais qui a publié dans les pires torchons des années 1930 et a servi de secrétaire à Maurras sous l'occupation. Maurras sera condamné à la Libération pour avoir publié sous l'occupation des articles antisémites en parfait auxiliaire de la Shoah.

 

Un collectif s'est créé contre cette appellation. Il donne en exemple des extraits des journaux dans lesquels écrivait K Haedens. Il œuvre doublement : d'une part par une pétition ouverte à tous. D'autre part, selon l'AFP, 8 recours ont été déposes devant le tribunal administratif pour vice de forme.

Source : le Café pédagogique

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