22.03.2010
Quelque chose ne s'est pas passé hier à La Garenne-Colombes.
Si, pardon. C'était le printemps comme tous les ans à la même époque.
A l'EFAP (Ecole Française d'Attachés de presse) on avait pour principe de marteler la phrase suivante : n'oubliez surtout pas que l'on ne parle JAMAIS des trains qui arrivent à l'heure même si à l'heure où il arrive régulièrement tous les jours il fait louper la correspondance à des milliers de travailleurs. Si vous voulez que quelque chose change, faites le dérailler, vous verrez que l'on se mettra à parler de l'heure à laquelle il aurait du arriver …
Hier soir, à La Garenne-Colombes, c'est pareil, un train est encore arrivé à l'heure. Personne n'en a parlé, si pardon, le Figaro à 23h53, la belle affaire ! Personne, donc hormis le Figaro, n'en parlera JAMAIS. C'est totalement inintéressant même si pour des milliers de personnes, la vie devient plus chère, plus dure, moins juste, moins belle.
On le sait pourtant, La Garenne-Colombes a fait de la ségrégation territoriale (ou spatiale) sa spécialité, de la plus-value immobilière son fond de commerce et de son mode de fonctionnement féodal une réalité quotidienne.
Vous aurez beau râler, vous êtes sur le quai en attendant un train, un train qui doit arriver à la mauvaise heure et il n'y aura toujours que le Figaro pour s'en féliciter.
Excusez-moi, j'oubliais bien sûr les politiques …
Les politiques aussi se félicitent toujours de ce train-train : les uns pour dire que tout va bien, les autres pour dire que tout va mal.
Mais revenons à nos moutons : La Garenne-Colombes, sa ferme, son pot rouge, sa messe en latin, son maire 2.0 et l'élection hier de son cantonnier.
Vous parlez d'un sujet : Elections cantonales partielle à La Garenne-Colombes ! Pas de quoi écrire deux lignes même pour un pigiste du Parisien, édition des Hauts-de-Seine.
Même le train de 23h53 arrivant à l'heure est plus passionnant, je le confesse.
Et comment en vouloir aux journalistes, si personne ne leur donne la matière. Ce n'est pas un Rassemblement pour la Garenne découvert quatre jours avant l'élection, ni la venue d'un Robert Badinter dont il était impossible de relayer les propos pour cause de clôture de campagne qui allaient faire la Une des journaux ce matin (même la trois nous aurait suffit). Non, quand un train ne déraille pas, vous n'avez rien à espérer.
N'attendez rien non plus des politiques pour vous aider : Nul doute qu'hier soir entre 22h00 et 23h00 les uns se réjouissaient du résultat, les autres d'une belle campagne.
Bref, cette nuit à la Garenne-Colombes, pas de concert de klaxon, pas de bal populaire, pas de bagarre non plus, seule une dépêche AFP/Figaro à 23h53 n'est pas venue troubler notre sommeil.
Au village, Rien A Signaler.
Les immeubles ce matin poussent tranquillement et atteindront sept étages à l'automne, quelques enfants mangeront un sandwich à midi pendant que leur petits camarades se raconteront à la cantine leur week-end à la campagne et leur retour malheureusement juste après la fermeture des bureaux de vote pour cause de bouchon sur l'A6, la future avocate pestera contre la photocopieuse de l'université Paris X – Nanterre toujours pas remplacée depuis qu'elle a rendu l'âme en octobre dernier, l'employé municipal "tranquille", écoutera les "news" dans son véhicule diesel coincé entre le pont Charlebourg et celui de Bezons, … la routine , quoi.
Tiens, je vois passer sous mes fenêtres une limousine sombre aux vitres totalement noires … c'est sans doute Philippe Juvin, le chef du village, l'élu du peuple 2.0 qui se rend au rapport du côté du Conseil général : mission accomplie, Jean. Pas la peine d'aller à la fac, vous serez bientôt Président.
11:12 Publié dans Démocratie locale | Lien permanent | Commentaires (7) | Envoyer cette note
Commentaires
Je ne suis pas d'accord avec vous: quelque chose s'est bien passé hier à la Garenne Colombes ! ou pour être plus précis : quelque chose s'est passé ces derniers temps à la Garenne Colombes. Il ne peut plus être question de "simple formalité" pour être élu(e) à la Garenne quand on a simplement sa carte UMP. Certes, le siège du conseil général n'a pas changé de couleur. mais la crédibilité de celle qui l'occupe est bien affaiblie, surtout après avoir pris connaissance des informations présentées sur d'autres blogs garennois. Dans quelques mois, nous allons devoir repasser devant les urnes pour les cantonales. Il faudra alors que Madame Caullery présente les actions qu'elle a effectivement prises pour la garenne (c'est à dire en dehors de ce qui est déjà fait ou ce qui relève du conseil général d'une façon standard) pour asseoir sa crédibilité. Gageons que son bilan ne soit alors pas lourd (c'est vrai qu'elle pourra toujours dire qu'elle n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit!), et ce malheureusement pour la Garenne et pour les Garennois qui n'ont pas à devenir les marionnettes d'un jeu politicien. Nous méritons mieux que cela !
Ecrit par : EspoirToujours | 22.03.2010
Oui, il s'est passé ce qui se passe à chaque élection. "La prochaine fois on fera mieux" et cela fait trente ans que cela dure. Il va falloir nous raconter autre chose pour convaincre. Que proposez-vous dans ce sens, espoirtoujours ? je suis toute ouïe.
Ecrit par : Félix | 22.03.2010
Les sujets sur lesquels il y a matière à débattre sont nombreux !
Quid de la politique de la ville envers la culture et de l'accès à celle-ci ????
- Le Mastaba ? Ou comment engouffrer des millions d'euros dans un projet disproportionné...
- La fête de la Garenne ou sa ferme ?
- La "très hors la loi" médiathèque sauvée en toute urgence par un PLU de fumée ?
Quid de la politique de la ville envers les sports et surtout les équipements sportifs ?
- L'état de nos installations est pitoyable, les différents clubs (en dehors du Football) sont dans l'indigence la plus totale !
- Quid de la politique de la ville en matière de solidarité ?
- L'autisme de la municipalité concernant le quotient familial qui en est la première expression !
- Les trottoirs pour handicapés (piètre alibi d'un secrétaire national de l'UMP en charge de la solidarité et du handicap) ?
Quid de la politique de la ville en matière d'architecture ?
- Il est plus facile d'obtenir un permis pour un immeuble de 7 étages que pour rehausser la toiture d'un pavillon...
- Un parking pharaonique pour acheter une baguette ou 6 côtes d’agneaux ?
- La "Kauffmanisation" de ce qui était encore, il y a peu, un "village dans la ville" ?
Quid de la politique de la ville en matière d'association ?
- Association oui, mais uniquement si celles-ci cèdent au clientélisme le plus total (voir les associations sportives) ?
- Quid de la politique de la ville en matière d'environnement ?
- 200 mètres de piste cyclable dans le prolongement de celle de Bois-Colombes, des parkings à vélos inexistants ?
- Des véhicules de fonction aux motorisations délirantes ?
- Un centre technique « téléporté » à 45 mn de bouchons ?
- Les « espaces verts », les centaines de jardins boisés rasés pour accueillir toujours plus de mètres carrés ?
C'est une énorme farce, une comédie de tous les jours ponctuée par des gesticulations médiatiques risibles.
Ce scrutin est fondateur, il en va de notre engagement commun de mettre fin à cette aventure égocentrique. Petit à petit nos concitoyens s’éveillent, il en va de même des Garennois.
Nos opposons la Démocratie et la République au clan et au clientélisme, l’issue ne fait aucun doute et l’attente qui la précède n’en sera que le plus délicieux des préliminaires.
Ecrit par : Paolo Grattez | 22.03.2010
Cher Paolo Grattez, tout à fait d'accord avec vous. Il y a tant à faire encore. ce n'est qu'un début. et ce n'est qu'à nous, citoyens, de faire que les chose bougent.
Cher Felix.
tout d'abord, je tiens à préciser que je suis totalement nouveau sur ce domaine de la politique et certainement bien naif. Toutefois, je ne comprends pas très bien le "la prochaine fois, on fera mieux". j'espère bien effectivement que nous ferons mieux la prochaine fois ! nous essayons de construire une équipe pour La Garenne en faisant de la politique basée sur certaines valeurs qui nous rassemblent. Nous savons bien que nous ne changerons pas la Garenne du jour au lendemain. Il faut savoir donner du temps au temps pour mieux se connaitre, pour mieux connaitre notre ville, pour mieux connaitre les garennois, leurs attentes et leurs besoins. D'après ce que j'ai compris, qui aurait dit il y a seulement un mois qu'il y aurait ballotage à la garenne ? çà veut bien dire que les choses bougent, qu'il se passe quelque chose.
Ecrit par : EspoirToujours | 22.03.2010
Du jour au lendemain, peut-être pas mais en un an, si tout le monde s'y met, c'est possible. L'ideal serait que les rassemblés du 2ème tour signent maintenant pour le premier de l'année prochaine.
Ecrit par : Felix | 22.03.2010
Juste un commentaire, Il faut quand même garder en mémoire que dans la même élection Mme Caullery a même fait un peu plus de voix que Mme Pecresse. L'influence du contexte local a été très faible. Les rassemblés du second tour n'ont pas vraiment généré de voix supplémentaire. C'est surprenant il faut le reconnaître. Le socle UMP est très solide.
Ecrit par : NC colombes sud | 22.03.2010
Pour avoir échangé avec bon nombre des sympathisants UMP de la Garenne, je peux vous dire que son socle n'est pas aussi solide que la brutalité des chiffres peut le laisser paraitre.
En matière d'élection et de politique, la prospective est rarement dans les chiffres bruts, nous ne parlons pas de la bourse. Un minimum de pondération s'impose.
La campagne "unifiée" de l'opposition n'a duré que 4 jours (rassemblement entre les deux tours) contre des mois d'agitation UMP, de déclarations vouant aux gémonies la Garenne en cas de victoire de l'opposition, des appels au clientélisme dignes d'une république bananière (pas de bras pas de chocolat), l’abstention et la peur pavent la victoire de Caullery.
L'abstention repose sur le sentiment que les élections ne sont plus qu'une lutte interne aux politiques afin de se distribuer les honneurs de la République et les avantages liés à ses honneurs.
La peur repose sur une verticalisation à l'extrême du politique, un département, un chef, un parti, des satellites... Je ne veux voir qu'une seule tête !
Dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agit pas de fatalité, à nous d’y remédier.
Ecrit par : Paolo Grattez | 23.03.2010
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