La Garenne-Colombes : retour de Buzz

A l'hôpital Beaujon comme à La Garenne-Colombes, c'est de la faute à ....

A La Garenne-Colombes, selon Philippe Juvin, c'était, évidement de la faute du conseiller municipal Modem si un vent de colère s'était mis à souffler sur la ville quand les garennois ont découvert que le nom qu'allait porter leur nouveau collège était le nom d'un écrivain d'extrême droite. Un certain Kleber Haedens, un illustre inconnu dont la mairie s'était bien gardé de divulguer la véritable biographie.

Quelle idée aussi d'imposer Kleber Haedens, un écrivain de second rang qui s'est révélé être surtout membre de l'Action Française, secrétaire particulier de Charles Maurras, résolument anti-républicain et rédacteur dans le journal profondement antisémite JE SUIS PARTOUT ?

Quoi de plus normal donc qu'en découvrant cela, plus de mille personnes s'insurgent maintenant que l'on puisse donner le nom de ce "vieux briscard de la réaction embué dans une bulle d'alcool" à un établissement scolaire de la ville ?

Mais non, pour l'unique responsable de ce choix malheureux, Philippe Juvin, tout cela n'était, bien sûr qu'une basse manoeuvre politicienne de déstabilisation pilotée par "son" opposition. Que des administrés refusent légitimement l'antisémitisme et défendent les valeurs de la République lui paraît, semble-t-il, inconcevable.

Manque de concertation, manque de clairvoyance, manque d'honnêteté, c'est tout !

Rebelotte aujourd'hui à l'hôpital Beaujon de Clichy.

Philippe Juvin reproche aujourd'hui publiquement à ses collègues médecins de Beaujon de l'avoir "condamner ad hominem".  En français : une condamnation "contre la personne". Ils viennent en effet de voter à l'unanimité une motion réfutant ses déclarations dans la Presse, voir le blog de Philippe Juvin

Quelle idée aussi d'avancer partout à la télévision, sous la double casquette d'un simple chef du service des urgences - donc non représentative de l'ensemble du corp médical et de responsable UMP (dont la fonction n'est pas du tout identifiée par le grand public) le chiffre de 10.000 morts par an à l'hôpital, "évitables", ceci sans la moindre concertation avec ses collègues de l'hôpital Beaujon. Un chiffre sorti de nulle part, une simple extrapolation que ses collègues attribuent surtout à une manoeuvre politicienne et à une volonté de "faire du sensationnel". Une déclaration qui engendre des peurs et montre du doigt l'ensemble du corp médical.

Quoi de plus normal, donc que ses collègues s'insurgent à leur tour et déclarent par un communiqué que la communauté médicale de l'hôpital Beaujon ne se reconnaît pas dans le discours de Philippe Juvin ?

Non, encore une fois, Philippe Juvin, que personne n'a forcé à voler d'un plateau de télévision à un autre pour contredire ceux qui réclament plus de moyens à l'hôpital (personne ne lui connait officiellement cette fonction)  se présente aujourd'hui en victime et dénonce (ad hominem) les trop nombreuses déclarations de Patrick Pelloux, pourtant bien moins nombreuses que les siennes.

Que sont à ses yeux, ces médecins de l'hôpital Beaujon qui se rebiffent ? De dangereux activistes à la solde de Pelloux, peut-être ? Des imbéciles ou des "sots" comme nous, les garennois ?

Décidement, Philippe Juvin a la fâcheuse tendance à se présenter en victime de la bêtise humaine dès lors qu'un groupe constitué a "l'outrecuidance" de ne pas être d'accord avec lui.

Franchement, monsieur Juvin, ne pourriez-vous pas vous retourner un peu sur ces deux évènements et tenter une auto-critique ?

Personne ne vous en veut. Ni la population garennoise, ni le personnel de l'hôpital Beaujon, je suppose.

Ces gens qui s'opposent à vos choix ne sont pas des sots ou des imbéciles et encore moins de dangereux activistes de l'extrême gauche. Non, ce sont vos administrés, vos collègues, vos pairs peut-être. Beaucoup ont un niveau d'études équivalent au votre et certains ont même beaucoup plus d'expérience de la vie que vous.

Ils vous reprochent simplement de tenter de leur imposer sans concertation deux choix très personnels qui leur paraissent mauvais.

• Le premier, à La Garenne-Colombes, celui de Kleber Haedens dont vous continuer à occulter soigneusement la véritable biographie (pas bien).
• Le deuxième à Clichy, celui de balancer à la face du monde et pour faire du sensationnel (ou de la politique) un chiffre sorti de nulle part qui met en péril l'image de tous les hôpitaux de France.

Pourquoi avoir fait cela ? Vous seul avez la réponse.

Mais ne vous présentez pas en victime. Si vous êtes victime, c'est de vous-même.

Ce sont ces deux choix personnels qui s'avèrent manifestement mauvais.

Ne vous en prenez qu'à vous même et corrigez le tir.

A La Garenne-Colombes, lancez une vraie consultation pour le nom du collège avant que celui-ci ouvre et avant que le nom de cet écrivain que tout le monde sait maintenant d'extrême droite ne soit naturellement refusé par son conseil d'administration. Vous savez que cela va arriver.

Dans le milieu médical, consultez peut-être vos collègues et vos supérieurs avant de courrir les plateaux de télévision quand vous parlez de médecine.

Vous allez voir que tout ira mieux.

Mais, de grâce, ne dites pas que c'est de la faute à Rousseau, à Christophe Conway (conseiller municipal Modem à La Garenne) ou à Patrick Pelloux si vos avis très personnels sur l'école ou la Santé sont contestés. C'est de votre faute à vouloir faire entrer la politique partout, au forceps.

Je vous assure qu'un écrivain, un peintre ou un réalisateur qui ne serait pas d'extrême droite ni alcoolique irait très bien pour le nouveau collège de La Garenne.  

Et je suppose que vos collègues seraient moins choqués que ce soit un Ministre de la Santé qui leur propose une réforme plutôt que leur voisin de bloc opératoire, non ?

C'est juste une question de bon sens.