29.03.2009
"Pas de pays sans paysan" disait le maréchal Pétain
Dimanche 29 mars 2009
La Ferme à La Garenne-Colombes
"C'est le paysan qui a forgé la France avec son équilibre économique et spirituel. Il faut que le paysan soit hautement honoré, car il constitue avec le soldat les garanties essentielles de l’existence et de la sauvegarde du Pays". Philippe Pétain
La Ferme, La Ferme voit-on sur tous les supports municipaux ...
Jusqu'à maintenant, je trouvais l'idée bonne d'amener à La Garenne quelques animaux de la ferme. Ceux que nos enfants mangent et qu'ils n'ont parfois jamais vus sur pattes. Oui, un cochon, c'est gros, NON, un mouton ne parle pas forcement anglais et Non, une dinde n'est pas rectangulaire et fourrée au fromage, ...
Mais cette année 2009, c'est la crise économique mondiale nous dit-on dans toutes les bonnes pizzeria. Je m'attendais, ou disons j'aurais bien aimé ce matin à voir exposé un secteur économique prometteur, source d'espoir pour la jeunesse. On aurait pu voir une industrie agro-alimentaire, des combinaisons vertes, des vaches et des trayeuses, des cochons et du jambon sous vide, un stand de l'INRA (institut scientifique de recherche agronomique ), des jardiniers de la France, un tracteur guidé par GPS, un 4X4 qui sert à quelque chose, bref un mini salon de l'agriculture mais ici, à la Garenne...
C'était cela le concept de La Ferme. Amener la campagne à la ville, on s'en est éloigné.
En effet, ce matin, je n'ai rien vu de tout cela. En guise de ferme, j'ai vu la France de 1940, encore elle et cela commence à bien faire.
Six moutons, quatre chèvres et trois ânes. Point barre ! J'oubliais quinze poules et deux vaches, excusez-moi. Point de combinaisons vertes, points de trayeuse, point de GPS. Dis, Papa, c'est comme ça à la campagne ? Non mon fils, c'était comme cela avant la guerre, depuis tout à changé, je t'assure.
NON, ce que j'ai vu n'a rien à voir avec une Ferme, l'agriculture, l'alimentation ou la campagne ! J'ai vu des objets d'avant la guerre, des jeux d'avant la guerre, une salle de classe d'avant la guerre, des porte-plume et des plumes "Sergent Major" d'avant guerre, des cartes solaires d'avant la guerre et même des vendeurs de bérets d'avant guerre ... Tu parles d'une image d'espérance pour nos chers petits. Pauvres gosses !
La Garenne-Colombes a les deux pieds dans le "Pétain"
Quand je disais : La Garenne-Colombes a les deux pieds dans le "Pétain", je faisais évidement référence à notre nouveau collège, et uniquement à lui. C'est vrai que baptiser un collège ultra moderne du nom d'un pétainiste pur-jus, antisémite des années 30-40, un certain Kleber Haedens méritait déjà, à mon sens, pareille boutade.
Mais là, c'est le ponpon. Garennois, Garennoise, le deuxième pied, vous l'avez bien dans le "Pétain" aussi.
Où est l'espérance ? Où est l'avenir ? Nous sombrons à vitesse grand V dans le passéisme, l'amour d'avant alors qu'il faudrait peut-être penser un peu à l'avenir. Et ce n'est pas avec une peau de mouton sur le dos, des sabots en bois aux pieds et la nostalgie du Maréchal que l'on va s'en sortir. Vous ne croyez pas ? Quid de la nouvelle agriculture, de la biodiversité, des énergies renouvelables (je sais, de cela on fera un café-débat la semaine prochaine, foutage de gueule, oui).
Je suis en colère. Où que je regarde, des dernières initiatives municipales, je ne vois que le passé, l'avant-guerre, l'armée et le drapeau comme "au bon vieux temp". STOP !
Maréchal nous voilà, c'est terminé ! Nous sommes en 2009, la France est plurielle, La France n'est plus ce champ de bataille ou de betterave que l'on nous montre à longeur d'année sur la place de la Liberté. La France est moderne.
La Garenne-Colombes n'est pas Disney ou Pétain-Land. Qui a besoin de reconstruire un village d'antant ? Personne et surtout pas une jeunesse qui voudrait bien qu'on lui montre vers où regarder et non pas ce sur quoi se retourner.
Les jeunes, s'en tapent le coquillard des sabots en bois et du beurre à la baratte. Les jeunes collégiens n'ont pas besoin de pousser à l'ombre de Maurras, les Garennois n'ont plus rien à voir avec cette France antisémite des écrivains des années 30-40 et de la campagne, garde-manger national. L'anticonformisme des années 30, c'est-à-dire le plus pur de la réaction n'est plus porteur. Pourrions-nous parler d'avant-garde plutôt que d'arrière-garde.
C'est terminé, cette époque. Comment faut-il le dire ?
Maurice, ouvre les yeux ...
PS : l'idée de montrer la campagne à la ville reste un bonne idée. Peut-être pourrions-nous simplement penser plutôt avenir que passé ou alors ne plus appeler cette journée La ferme mais La France profonde d'avant le modernisme. Une ferme, dans la vraie vie, n'a rien à voir avec ce qui a été montré. Mais alors, rien ! C'est une industrie aujourd'hui et on montre la parcelle de l'arrière grand-père.
Il n'y avait que le "maréchal" et Maurras pour penser que l'avenir d'une nation était dans la vénération des valeurs de son passé. 2009, nous sommes en 2009 ... Garennois, pas en 1940.
Tiens, une petite histoire pour la route : savez-vous que la salle de classe (1920) où sévissait le bon monsieur Bled (Bled, comme la grammaire de ...) a été démolie pour laisser la place à de jolis logements sociaux tout neufs ? Les passéistes diront que "tout fout le camp", les modernes penseront que "le monde avance", question d'état d'esprit.
18:01 Publié dans Lecture transversale | Lien permanent | Commentaires (5) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, juvin, pétain, vichy, ferme, haedens
Commentaires
Effectivement cette ferme est plus une image d'epinal qu'une vrai ferme. Cela est fait expres je pense, c'est plutot pour amuser les enfants et leur donner l'occasion de voir des animaux de ferme.
Perconne ne pense une seconde que cette ferme stereotype et asseptisée ne ressemble à la realité d'une exploitation.
PAr contre dans la semaine du developpement durable, il aurait été interessant de faire venir des eleveurs et cultivateurs "bio" qui auraient pu expliquer la difference entre elevage de batterie et elevage traditionnel.
LA ferme de la garenne, je trouve cela plutot sympa quand meme.
Ecrit par : eric | 29.03.2009
Bon papier, et juste pour dire que la ferme, événement culturel sortie d'un autre age, n'a permis que 2000 euros d'économie à notre porte-monnaie. En effet cette plaisanterie culturelle a couté juste 28 000 Euros, moins 2000 Euros environ de subvention. Si ces Messieurs ont besoin d'idées pour réaliser des manifestations, je me propose comme salarié à plein temps pour animer notre bonne ville.
"La FERME Maurice !"
Ecrit par : La Crise | 29.03.2009
30000 euros pour voir des animaux, petit joueur...
Le meilleur coup c'est tout de meme l'achat du pot rouge :
3 Millions d'euros pour un pot rouge qui reste caché ca c'est du grand art.
Un coup de genie pareil cela n'arrive qu'une fois et c'est tombé sur la garennois : je dit bravo !!!
Ecrit par : Le Pot Rouge | 29.03.2009
Image d'Epinal certes que cette ferme au regard de la triste réalité qui prévaut aujourd'hui, à l'abri de tout regard : élevage concentrationnaire où s'entassent par milliard les animaux destinés à notre consommation. Mais est-ce une raison pour célébrer le présent ?
Ecrit par : Max | 30.03.2009
Et soit dit en passant, vous vous trompez sur le régime de ce bon Maréchal : derrière le discours ruraliste, il a jeté les bases de la modernisation économique (mise sur pieds de la comptabilité nationale, gouvernement "technocratique", etc.).
Ecrit par : max | 30.03.2009
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