12.04.2009
L'Action française et la vie littéraire (1931-1944) pour mieux comprendre Kleber Haedens
Pour mieux comprendre l'environnement littéraire et politique qui pourrait être étudié au collège des Champs-Philippe de La Garenne-Colombes où, selon le souhait du maire, Une Histoire de la littérature de Kleber Haedens devrait être distribuée à tous les enfants entrant en classe de sixième (10 -12 ans), voici un conseil de lecture pour ce week-end de Pâques.
L'Action française et la vie littéraire (1931-1944)
Ndlr : Kleber Haedens collabora, entre autres journaux, au journal l'Action Française de Charles Maurras.
Le journal quotidien L'Action française ne se contenta pas, de 1908 à 1944, de véhiculer les positions traditionalistes, nationalistes et monarchistes de Maurras ; mais, ses pages hebdomadaires intitulées "La vie littéraire" ainsi que d'autres articles rendaient compte de la littérature. Une doxa s'est imposée, selon laquelle cette critique serait éclectique et ferait fi des thèses conservatrices ou extrémistes du journal. Or, Maurras, Léon Daudet, Brasillach, Maulnier et leurs confrères, dans leur panorama de la littérature française, placent le XVIIe siècle sur un piédestal et considèrent les siècles suivants comme des degrés vers une décadence progressive. Leurs critères d'appréciation relèvent de l'idéologie et de la politique nationalisme intégral et souvent xénophobe, défense des valeurs traditionnelles, haine de la République *. Sauf en de rares exceptions (chez Daudet et Maulnier), ils passent à côté des grands noms de la modernité littéraire. Or, cette critique (étudiée dans cet ouvrage de 1931 à 1944), anachronique à nos yeux, refléta l'esprit de son époque et elle agit sur lui ; elle se trouva, par exemple, en synchronie avec la présentation de la littérature dans les manuels scolaires**, et ce d'une manière durable.
+ d'infos
L'Action française et la vie littéraire (1931-1944)
Par Paul Renard
Publié par Presses Univ. Septentrion, 2003
ISBN 2859397817, 9782859397814
216 pages
* On préfère par exemple l'écrivain belge Robert Poulet (rexiste, fasciste) à Emile Zola, Henri Béraud à Romain Gary, etc. ...
** Un thème que Kleber Haedens développera pleine page dans le très antisémite journal, "Je suis partout" en juillet 1938.
NB : Une Histoire de la Littérature française de Kleber Haedens, avant d'être "recommandée" aux petits garennois à partir de septembre (normalement), est depuis longtemps "recommandée" aux participants de l'Université d'été royaliste de l'Action Française, le camp Real Maxime Real del Sarte dont vous trouverez le site ici : http://cmrds.actionfrancaise.net/
Leurs conseils de lecture : http://cmrds.actionfrancaise.net/lecture.htm
Une liste tout ce qu'il y a de plus neutre, comme l'Education nationale les aiment ...
Parents d'élèves, informez-vous dès maintenant, vous dont les enfants fréquenteront le collège des Champs-Philippe.
L'Action Française
(1908-1944)
Quotidien de la Ligue d’Action Française, ce journal fondé par Charles Maurras et Léon Daudet s’affirme dès sa parution comme le plus virulent et le plus brillant des titres de la mouvance nationaliste. Il fédère les anciens boulangistes, bonapartistes, antisémites amis de Drumont les plus désireux d’en découdre avec la République. L’Action Française se démarque des autres publications de la droite nationale autoritaire par le caractère éminemment provocateur de ses articles. Il organise ainsi une agitation politique permanente, tout en apparaissant comme le seul quotidien conservateur proposant une doctrine cohérente.
Au-delà de la violence de ses attaques antisémites et antimaçonniques, le quotidien apparaît comme un lieu de ralliement pour l’ensemble de la droite conservatrice et connaît son apogée avant 1926. Sa mise à l’index par le Pape l’handicape grandement dans les milieux catholiques. Soutien inconditionnel du gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944, l’Action Française est interdite après 1944.
11:49 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, kleber, haedens, juvin, collège, programme
Commentaires
Cher Buzz
Pourquoi ne pas donner à lire quelques passages des "références" journalistiques que vous invoquez. Vos lecteurs et plus particulièrement les garennois pourrait ainsi se faire une idée plus précise du genre de propos tenus dans ces journaux.
Ecrit par : Garennois | 12.04.2009
Pourquoi, Garennois, le Buzz ne publie pas des extraits de Je suis partout ?
Nous - quand je dis nous, c'est le noyau de rédacteurs du Buzz - nous ne voulons pas publier ces horreurs de xénophobie qui remplissent ce journal de la première à la dernière page, du premier au dernier numéro, d'avant ou de pendant la guerre.
C'est parce que nous avons vu des machoires se serrer, des yeux se remplir de larmes que l'on se demande aujourd'hui comment on peut encore "honorer ou vouloir honorer" les rédacteurs de ce journal. Reproduire ces textes, c'est faire insulte à la raison.
Jamais, jamais, nous* ne nous lasserons d'offenser les sots qui affirmeraient qu'il y a eu de bonnes périodes pour écrire dans Je suis partout. Il n'y en a pas eu !
* Là, si je dis nous, c'est simplement pour plagier une citation lue quelque part, mais lisez JE.
Philbert
Ecrit par : PhilBert | 12.04.2009
Effectivement vu sous cet angle, je comprend tout à fait votre position. Il est vrai que je ne suis pas du tout expert de cette periode et de sa production litteraire.
Ma question relevait plus de la curiosité. Mais à vous lire je ne suis plus du tout curieux de lire cela et le lire releverait plus à mon sens de la curiosité malsaine.
Ecrit par : Garennois | 12.04.2009
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