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17.06.2010

La Garenne-Colombes : l'expo de la honte !

Je viens de me réveiller à 5h30 ce matin hanté par le scandale que j’ai découvert en regardant l’exposition photo placardée sur les grilles de notre bibliothèque municipale qui deviennent ce week-end pour moi et pour toujours les grilles de la honte. 

Comment éviter une falsification de l'histoire de notre ville ? Certains considérés comme des « négationnistes » mettent entre parenthèse l'existence de chambres à gaz.

jean-baillet.jpgEt bien à La Garenne, la municipalité organisatrice de la commémoration des 100 ans de la création de la ville va jusqu’à nier l'existence de Jean Baillet Résistant garennois, fusillé par les nazis au Mont Valérien.

Cette négation se fait sans complexe, ouvertement à la vue et au su de tout le monde. Au milieu des trois photos affichées l’une au dessous de l’autre, celle qui  est sans légende est pourtant la  place « Jean Baillet ». Pire, la photo du bas de la place actuelle souligne que le « rond point du souvenir français » s’appelait auparavant «  Rond point du centre» mettant ainsi entre parenthèse 50 ans de notre histoire.

 

panneau-baillet-entier.jpg
panneau-baillet-extrait.jpg

La leçon donnée à notre Maire par les démocrates de notre ville lors de l’affaire de la dénomination du Collège des Champs-Philippe n’aura t-elle pas suffit ? Faudra t-il, encore une fois, par cette censure rétablie pour l’instant d’un week-end, une intervention du Président de la République pour que le Maire arrête de transpirer son admiration pour l’extrême droite et les collaborateurs de « son histoire » !

Billet envoyé par Papilou 92

Ndlr : Philippe Juvin, maire de la Garenne-Colombes, eurodéputé et chef du service des urgences de l'hôpital Beaujon n'aime pas les résistants sans doute. Il préfère, on le sait faire la part belle aux pétainistes comme Kleber Haedens à qui il a tenté de donner le nom à notre collège. Il y a quelques jours encore, n'est-ce pas notre maire UMP-PPE qui donnait en conseil de lecture Paul Morand, ministre du gouvernement de Vichy, antisémite, raciste, pro-allemand et homophobe.

Oui, la Garenne-Colombes sous l'ère Philippe Juvin a bien les deux pieds dans le Pétain. Nous confirmons !

Reveillez-vous, citoyens !

 

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Jean Baillet, le résistant qui a perdu sa place


William Van Qui | 24.08.2000
http://www.leparisien.fr/

COMME tous les ans, en cette fin de mois d’août, les élus communistes et socialistes de La Garenne-Colombes s’apprêtent à rendre hommage à Jean Baillet. Celui qui se faisait appeler Henri Nagarède pendant la guerre fut l’un des précurseurs de la Résistance en Ile-de-France, et notamment dans l’Ouest parisien, où il fut le premier à faire dérailler un train.
Arrêté sur un marché par la police française, torturé par la Gestapo, ce Garennois fut fusillé le 27 août 1941 par les nazis.

« La Ville ne voulait pas du nom d’un communiste »

Au lendemain de la guerre, la commune lui avait rendu hommage en donnant son nom à l’une des places de La Garenne-Colombes, à deux pas de l’hôtel de ville. Mais en 1991, cinquante ans après sa mort, la majorité municipale de droite a choisi de rebaptiser l’endroit place du Souvenir-Français. Demain, à 18 h 30, la gauche garennoise rendra une nouvelle fois hommage à Jean Baillet sur cette même place. Des fleurs seront déposées devant la stèle commémorative de l’Appel du 18 juin 1940 et des déportés victimes de la barbarie nazie. Pour ces élus, c’est également l’occasion de renouveler leur demande en faveur de la rebaptisation de la place. « La municipalité ne voulait pas du nom d’un communiste sur l’une des principales places de la commune », accuse Lucien Duverger, conseiller municipal communiste. La majorité ne souhaite pas, quant à elle, relancer un débat vieux de dix ans. « La polémique a déjà été très vive à l’époque et nous ne souhaitons pas y revenir, murmure-t-on dans l’entourage du maire. D’ailleurs, les anciens combattants sont très satisfaits du nom actuel. Ce sont même eux qui l’avaient demandé. » De son côté, Lucien Duverger prétend « ressentir un fort soutien populaire en faveur de la rebaptisation de la place ». Il souhaite en tout cas relancer le débat tous les ans s’il le faut.
Le Parisien

 

17.06.2009

Bernard Dargols, un garennois à l'honneur

direct8.jpg
Edition spéciale 65ème anniversaire du débarquement
Reportage à La Garenne-Colombes
puis direct depuis le cimetière de Colleville-sur mer 6 juin 2009

sur Direct 8 le 6 juin 2009

30.04.2009

Kleber Haedens : ‘‘intraitables’’, nous serons !


Philippe Juvin présidait dimanche 26 avril une cérémonie du souvenir à l’occasion de la journée nationale de la déportation. Il a souligné qu’il était de notre devoir collectif d’être ‘‘intraitables” vis-à-vis de tout ce qui pourrait permettre une nouvelle forme de Shoah.

Comment cette barbarie a t-elle été possible en France, le pays des Lumières, le berceau de la démocratie, s’est-il interrogé. Comment notre pays a t-il pu laisser se produire cette ignominie, voire collaborer à travers son administration, sa police ?  Et si l’impensable s’est produit une fois, pourquoi ne pas imaginer que cela puisse recommencer ?

Il est légitime, et sain, de se poser cette question. Mais il nous semble qu’on puisse lui apporter une réponse autrement plus satisfaisante qu’un simple constat du type "l’impensable s’est produit". 

Présenter la Shoah comme une abomination incompréhensible relève de la mystification, voire de l’insulte à l’histoire. La Shoah a été rendue possible par la banalisation d’une idéologie nationaliste xénophobe et violemment antisémite, alimentée par une intelligentsia et largement diffusée par la presse d’extrême-droite.

Cette intelligentsia méprisait les philosophes des Lumières, coupables selon elle d’avoir imaginé les principes décadents de la République et de la démocratie. Elle  avait pour maîtres à penser Léon Daudet et Charles Maurras. Elle déversait des torrents de haine dans des périodiques tels que l’Action Française, l’Insurgé ou bien encore Je Suis Partout.

Kleber Haedens, qui vient, selon le vœu très personnel de Philippe Juvin, de donner son nom à notre nouveau collège, faisait partie des intellectuels qui collaboraient à ces périodiques. C’était, à n’en pas douter un choix politique. Haedens a écrit dans l’Action Française à une époque où, pour faire partie de la rédaction, il fallait faire profession de foi d’antisémitisme ; il était d’ailleurs, sous l’occupation, le secrétaire particulier de Charles Maurras. Il était l’un des principaux rédacteurs de l’Insurgé, le journal pro-mussolinien financé par la Cagoule.

Je suis partout 15mai1938_wm.jpgIl a écrit dans Je Suis Partout à une période où ce dernier « rivalisait de racisme avec les publications nazies », comme le mentionne wikipedia, faisant notamment allusion à deux numéros spéciaux parus en 1938 et 1939 : « Les juifs » et « Les Juifs et la France ».

Kleber Haedens n’a jamais remis en cause ses positions politiques. Comme Drieu La Rochelle, il ne s’est jamais renié. Cela aurait sans doute manqué d’élégance (1).

Après-guerre, il fait partie du petit groupe d’irréductibles qui aide Maurras à publier depuis sa prison à travers une nouvelle revue, Aspects de la France. Dans la même revue, on trouvait encore, au début des années 60, des articles sur ‘la question juive’, signés Henri Massis ou Xavier Vallat.

C’est sans doute cette constance qui vaut à Haedens d’être, aujourd’hui encore, un des auteurs de référence de l’Action Française et plus généralement de l’extrême-droite. Laquelle s’est, dans une touchante unanimité, réjouie de l’ ‘‘effort de mémoire” entrepris par Philippe Juvin à son égard.

Mais comment peut-on conjuguer devoir de mémoire (au sens où on l’entend habituellement), et ‘‘effort de mémoire” envers un individu aussi peu intellectuellement fréquentable que Kleber Haedens ?

sho.jpgIl faut, effectivement, être intraitable et extrêmement vigilant vis-à-vis de tout ce qui pourrait favoriser le retour d’idéologies xénophobes et antisémites.

La moindre des choses, nous semble t-il, est d’éviter de rendre hommage à un écrivain dont le nom est indissociablement lié à la presse nationaliste et fascisante des heures les plus sombres de notre histoire.

  

(1) allusion à un extrait de Une Histoire de la Littérature Française, de Kleber Haedens,  à propos de Drieu La Rochelle : « pendant l’hiver 1940, il s’engagea dans la politique de collaboration avec l’Allemagne, et lorsqu’il put mesurer l’étendue de son erreur, il eut assez d’élégance pour ne pas se renier».

Source : http://blog.modem-lgc.com/

NDLR : merci à l'auteur de ce très beau billet. Vraiment, bravo.

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26.01.2009

Souvenons-nous toujours, n'oublions jamais ...

"Souvenons-nous toujours, n'oublions jamais les victimes des temps les plus sombres de l'histoire des hommes.

La mémoire sera toujours plus forte que l'oubli.

C'est pour cela que nous partageons tous, dans cette assemblée (le conseil municipal de la Garenne-Colombes), la volonté de combattre sans relâche ceux qui prônent, en France et dans le monde, la haine, le racisme, l'antisémitisme et l'intolérance".

Philippe Juvin, séance du conseil municipal du 9 novembre 2005