14.06.2009
Philippe Juvin, sur son blog, prendrait-il les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages et ses concitoyens pour des cons tout court ?
La preuve : Haedens a-t-il vraiment écrit dans « je suis partout» , journal ouvertement pro-nazi ? Non, c'est un très très très gros mensonge. Un mensonge énorme et surtout pervers ... disait-il à qui voulait bien l'entendre.
« Je suis partout» est un des plus ignobles exemples de ce qu’a pu produire Vichy. Qui pourtant a quelques records à son triste palmarès. Et les opposants garennois à Kléber Haedens accusent celui-ci d’avoir écrit dans ce « Je suis partout» qui fut ouvertement pro nazi.
Cette accusation, gravissime, est-elle vraie ?
Non, c’est un très très très gros mensonge. Un mensonge énorme et surtout pervers.
KH a écrit dans le « Je suis partout» , mais AVANT la guerre. Le journal d’avant la défaite, avant Pétain, avant la collaboration, avant le virage kollabo de ce journal.
Car Je suis partout a été publié entre 1930 et 1940 avant de disparaître avec la défaite, pour reparaître à la solde de Vichy en 1941, pour devenir ouvertement pro nazi.
C’est là où l’accusation portée contre Haedens est perverse : car, si KH a bien écrit dans le journal, c’est pendant ces 10 ans, entre 1930 et 1940. A une époque où le journal ne collaborait pas, par définition ! Et il y a écrit 3 fois …
Qu’a-t-il écrit ? Deux articles littéraires en 1938 (un article sur la théorie du roman au XXème en février-mars, et un autre sur la violence en littérature en juin) et une nouvelle : ‘» Pas de chance» , en mars 1940. C’est-à-dire pendant la drôle de guerre.
Donc Haedens a-t-il écrit dans ce « Je suis partout» ouvertement pro nazi ?
Non.
Est-il envisageable que ceux qui ont écrit le contraire reconnaissent maintenant leur erreur ? Car c’est évidemment une erreur, et non un mensonge délibéré … Je pense en particulier à deux anonymes actifs accusateurs sur le net : je pense qu’un des deux, si je crois comprendre leurs vraies motivations, fera amende honorable. L’autre non. Ils devraient se reconnaître.
Je pense surtout à tous ceux qui, de bonne foi, se sont fait abuser par des excités qui voulaient faire un coup politicien … Ils ne seront peut être pas contents d’avoir été abusés ! Et ils auront bigrement raison !
En réalité, il n’y a pas de sujet Haedens-politique. Il n’y a qu’un sujet Haedens-littérature.
Certains ont voulu faire croire le contraire pour de minables raisons politiciennes.
Et pour ceux qui doutent encore : pas une seule personnalité du monde des lettres ou du monde de la politique n’a soutenu le Modem dans cette querelle … Même pas Bayrou ! On comprend pourquoi tellement l’accusation était folle !
Philippe Juvin, le 25 novembre 2008.
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Si Kleber Haedens n'a pas écrit dans le "Je suis partout" pro-nazi (après 1941), Kleber Haedens a bien écrit dans "Je suis partout", le 25 mars et le 1er juillet 1938 puis le 22 mars 1940 quand "Je suis partout" était déjà (il l'a toujours été) outrageusement antisémite.
Philippe Juvin se demandait encore le 26 avril dernier comment une horreur comme la Shoah avait bien pu se produire.... pourquoi personne n'avait aidé ou caché la famille Navon, une famille garennoise déportée vers le camp d'extermination de Auschwitz en 1943.
C'est pourtant simple Monsieur Juvin, c'est à force d'avoir laissé se banaliser les publications antisémites et d'avoir peut-être considéré comme "des écrivains de talent" les rédacteurs de ces journaux que personne n'est venue en aide à la famille Navon. Y avez-vous pensé une seule seconde en proposant Haedens ?
69 ans après, il serait bien que l'on s'en souvienne ou du moins que l'on ne cherche pas à honorer un écrivain ayant participé à ces journaux en donnant son nom à un collège.
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13.05.2009
Pourquoi pas une école maternelle Paul Touvier à La Garenne-Colombes, non ?
17:40 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, haedens, je suis partout, france, inter, juvin, ump, collège
10.04.2009
Lucien Rebatet et Kleber Haedens partageaient les mêmes "valeurs" dans les colonnes de "Je suis partout"
Aux archives nationales on y garde même les courriers de vacances.
Voici une lettre de dénonciation "ordinaire" dans le milieu de Haedens ...
MORAL EN VALLOIRE, le 19 août 1942
Monsieur le Chef de Cabinet de l'Éducation nationale, Vichy, Allier
Je suis Lucien REBATET, l'un des plus anciens et des principaux collaborateurs de JE SUIS PARTOUT. Je vous écris sur le conseil de mon ami Robert BRASILLACH* .
Je viens vous signaler aujourd'hui un cas qui me semble particulièrement "pendable".
Je fais actuellement un séjour de vacances dans mon pays natal. Dans la commune voisine de la mienne est installée depuis un an environ une Ecole de Cadres du Secrétariat de la Jeunesse, l'Ecole du Château de la Peyrouse, à St-SORLIN-en-VALLOIRE (Drôme).
Le chef de cette école des Cadres, Monsieur D., m'a été présenté il y a quelques jours. Nous avons eu ensemble une longue conversation. Soit que Monsieur D. ignore mes sentiments et notre action à Paris, soit qu'il s'estime intangible, il a entièrement vidé son sac en ma présence. Cette profession de foi, faite d'un ton d'assurance et d'arrogance extrêmes, peut se résumer ainsi :
- mépris exprimé dans les termes les plus injurieux pour tout l'ensemble du Gouvernement;
- hostilité particulièrement virulente à l'endroit du président Laval et de sa politique extérieure, considérée comme une trahison;
- apologie de la dissidence gaulliste, des terroristes communistes, de l'Angleterre, de l'Amérique et de Moscou;
- judéophilie passionnée, présentée selon l'argumentation démocrate-chrétienne, habituelle à ce genre de personnages.
Une enquête, à laquelle je me suis livré depuis, me permet d'affirmer que Monsieur D. est auprès de la population de la contrée, un des agents les plus actifs de la propagande anglaise, moscovite et juive. Si mon témoignage contre ce dernier ne suffisait pas, je pourrais en fournir d'autres, en particulier celui de mon ami Monsieur G. A., industriel, militant nationaliste et collaborationniste, très connu dans le département de la Drôme.
Nous ne sommes pas à JE SUIS PARTOUT des maniaques de l'épuration, acharnés à poursuivre les instituteurs anciens S.F.I.O. ou les vétérinaires soupçonnés de maçonnerie.
Mais nous estimons, Brasillach et moi-même, que la présence à la tête d'un organisme officiel de la Jeunesse, d'un agent avéré de la propagande ennemie constitue un scandale absolument intolérable. Nous vous en faisons juge avant de rendre public par les moyens dont nous disposons, l'agissement de ce personnage. Nous espérons fort que cette campagne de presse ne sera pas nécessaire et que le cas de Monsieur D. pourra être promptement tranché.
Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de ma vive considération.
Lucien REBATET
* Ndlr : Robert Brasillach, rédacteur en chef de "Je suis partout" de 1937 à 1940 quand Kleber Haedens y prêtait sa plume à raison de pleines pages.
Est-ce de cet exemple de littérature dont les petits garennois ont besoin ? Je ne le pense pas.
14:26 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (5) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, haedens, rebatet, je suis partout, juvin, collège
02.04.2009
Sacha Guitry - Je suis partout et notre Haedens municipal ...
Alors qu'il déjeune au restaurant avec son ami l'administrateur et sa petite amie, Pierre-Jean (qui pourrait être notre Kleber Haedens, lui aussi critique à Je suis partout) se dirige vers l'entrée pour saluer l'homme distingué qui vient d'arriver, Sacha Guitry :
- Pierre-Jean : Maître, excusez-moi. Maître, un instant.
- Sacha Guitry : Nous nous connaissons ?
- Pierre-Jean : Pierre-Jean Lamour.
- Sacha Guitry : Plaît-il ?
- Pierre-Jean : Je vous ai remis le manuscrit d'une de mes pièces il y a un mois. Ha ! Mais j'écris sous le pseudonyme de Francis Mozer.
- Sacha Guitry : Francis Mozer... Mais bien sûr ! Francis Mozer : le redoutable critique de "Je Suis Partout". L'auteur qui écrit avec un fusil mitrailleur, comme ses initiales le précisent...
- Pierre-Jean : Mes initiales ?
- Sacha Guitry : F.M. À moins que vous préférez "Fort Médiocre".
- Pierre-Jean : Vous m'insultez Monsieur.
- Sacha Guitry : Hum, OUI. Mais moi, je n'en fais pas mon gagne-pain, jeune homme !
Extrait de Mr Batignole
16:27 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (10) | Envoyer cette note | Tags : garenne-colombes, kleber, haedens, juvin, collège, je suis partout, antisémite
26.03.2009
Une journée en enfer avec Brasillach, Gaxotte, Blond, Rebatet, Cousteau, de Vaulx et notre Kleber Haedens municipal
19:08 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (19) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, je suis partout, juvin, brasillach
19.03.2009
70 ans plus tard, et dire que je suis en train de faire la même chose ...
15:24 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : je suis partout
13.03.2009
Kleber Haedens est mort un vendredi 13 (août 1976) Pas de chance Kleber ... (2)
Mais comme je le disais déjà un autre vendredi 13, de la chance, Kleber Haedens n'en a, en réalité, jamais eu.
Déjà, en adhérant à l'Action Française de Charles Maurras, comme l'explique Robert Brassilach dans l'édito du Je suis partout Special Les Juifs, Kleber Haedens fit "profession de foi d'antisémitisme". Personne n'était obligé à l'époque de le faire ... Pas de chance, Kleber Haedens ne se mettait décidément pas du bon côté de l'histoire.
Quand, sous l’Occupation, avec quelques camarades de Combat dont Claude Roy, Kleber Haedens adhére aussi aux Compagnons de France, un mouvement qui dépendait du Secrétariat général à la Jeunesse du gouvernement de Vichy, notre Kleber ne savait pas encore qu'il n'arrangeait pas son cas. Pas de chance.
Mais le pire, je crois, c'est qu'en signant des nouvelles dans le très antisémite journal "Je suis partout", Kleber Haedens ne se rendait pas compte à quel point, même avec la meilleure volonté de ses plus fervents partisans comme celle de notre maire Philippe Juvin, il rendait impossible le fait qu'un jour une école de la République française porte son nom, quoi qu'il ait pu faire de bien ensuite (ce qui d'ailleurs ne fut pas vraiment le cas).
Mais, le comble, voulez-vous que je vous le dise ? Une de ses nouvelles, celle publiée le 22 mars 1940 avait pour titre : Pas de chance !
Cela ne s'invente pas ...
Tous les numéros de cette triste période sont soigneusement gardés et répertoriés au 17 rue Geoffroy l’Asnier à Paris au Mémorial de la Shoah. Pour figurer sur une école, il y a mieux comme références. Pas de chance, Kleber !
09:42 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (4) | Envoyer cette note | Tags : garenne, haedens, collège, je suis partout, juvin, ump
09.12.2008
Selon Philippe Juvin, il y aurait eu une bonne période pour écrire dans "Je suis partout" et une mauvaise ...
Kleber Haedens y publiera des articles le 25 mars et le 1er juillet 1938 et le 22 mars 1940.
Le premier article y sera publié 21 jours après la publication d'un tract antisémite de Louis-Ferdinand Céline et le dernier deux mois avant l'arrestation des deux directeurs de la publication.
Etait-ce dans la bonne période, Monsieur le maire ? (voir le blog de Philippe Juvin)
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Matière à réflexion :
Une frange de la société française, imprégnée notamment de la pensée maurassienne, était antisémite. Il suffit de parcourir la presse de l'époque pour le constater.
Pour illustrer mon propos, voici un texte de Lucien Rebatet publiée dans "Je suis partout" en 1938 ... au sujet d’un statut des Juifs !
Ce texte, est reproduit dans l’ouvrage de Bruttmann, le voici :
"Nous voulons donc rendre par un statut les Juifs à leur nationalité juive. Ce statut n’aura rien d’insultant ni de tyrannique. Il sanctionnera une réalité que l’on a vainement cherché à méconnaître. Les termes de ce statut sont à débattre. Mais il doit comporter nécessairement le retrait aux Juifs de la qualité de citoyens français, et de tous les droits politiques afférents. Il doit écarter les Juifs de toutes les fonctions et services publics français : représentation politique, enseignement (sauf cas spéciaux), magistrature, armée. Il doit limiter la participation des Juifs aux autres secteurs de la vie française - et particulièrement les professions libérales - proportionnellement au nombre de la population juive sur le territoire. Il importe que tous les nationalistes français se pénètrent de ces deux idées : hors d’un statut officiel, la question juive est insoluble en France. Résoudre la question juive ne suffira pas à sauver la France, mais c’est une des conditions indispensables de son salut. Ce texte, publié dans Je suis partout, signé Rebatet est daté du 15 avril 1938 (Kleber Haedens participe aux numéros du 25 mars et du 1er juillet 1938).
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Je suis partout : Encyclopédie Universalis
Fondé en 1930 par les éditions Arthème Fayard, l'hebdomadaire Je suis partout a pour vocation principale de donner un compte rendu des événements internationaux. Parmi les premiers collaborateurs, on relève Pierre Gaxotte, Miguel Zamacoïs, Jean Giraudoux, Lucien Rebatet, Robert Brasillach, Claude Roy, Pierre Halévy, Drieu La Rochelle.
Peu à peu le ton et l'orientation de l'hebdomadaire changent, et les éditions Fayard l'abandonnent en 1936. Dirigé par Gaxotte, puis par Brasillach et groupant des épigones de l'Action française, il se caractérise surtout par la violence extrême dont il fait preuve dans la polémique à l'égard de ses adversaires.
À l'anticommunisme, l'antiparlementarisme et l'antisémitisme, qui sont ses thèmes habituels, s'ajoutent à partir de Munich le pacifisme et l'opposition au bellicisme de la droite traditionnelle.
En mai 1940, Alain Laubreaux et Charles Lesca, qui le dirigent, sont arrêtés sur les ordres de Georges Mandel ; le dernier numéro paraît le 7 juin. Renaissant en février 1941 en zone occupée et contre l'avis de Maurras, l'hebdomadaire retrouve, avec Brasillach à sa tête, quelques-uns de ses premiers rédacteurs auxquels s'ajoutent, entre autres, Georges Blond, La Varende, Marcel Aymé, René Barjavel, Morvan Lebesque.(...)
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http://www.erudit.org/La position idéologique de Je suis partout, hebdomadaire d’actualités internationales au très large tirage, publié de 1930 à 1944, prit précisément un tournant ouvertement nationaliste, antisémite et fasciste à partir de 1936.
L’attrait pour le fascisme se manifeste avec clarté, à l’été 1938, dans une série de textes de Robert Brasillach sur l’esprit fasciste.
09:55 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : Je suis partout, Haedens, Kleber, Juvin, antisémite
19.11.2008
Je suis partout : "la belle affaire ! " (Philippe Juvin)
Kleber Haedens a publié dans "Je suis partout" et Aspect de La France, des torchons antisémites dont les seuls noms donnent encore froid dans le dos à ceux qui ont connu cette période sombre de notre Histoire.
Citation dans "Je suis partout" valait dénonciation et pour certains, condannation à mort !
Cité dans "Closer" aujourd'hui", c'est les paparazzi qui vous courrent derrière.Hier, cité dans "Je suis partout", c'était la Gestapo.
Je suis partout plébiscite Mussolini dès 1932, dans un numéro spécial publié en octobre de cette année. Je suis partout se rapprochera progressivement à partir de 1936-1937 du nazisme. L'antisémitisme du journal se déchaîne après les émeutes de février 1934, puis encore plus après l'accession de Léon Blum à la tête du gouvernement en 1936. Il rivalise de racisme avec les publications nazies à partir de 1938 avec deux numéros spéciaux : «Les Juifs» (1938) puis «Les Juifs et la France» (1939). Je suis partout réclame un fascisme à la française : «On ne matera le fascisme étranger que par le fascisme français, le seul vrai fascisme.» Il ne cache pas sa sympathie pour le Front de la liberté esquissé par Jacques Doriot avec les principaux mouvements d'extrême droite et le plus grand parti conservateur de l'époque, la Fédération républicaine. Le journal, interdit en 1940, peu avant l'invasion allemande, reparaît et clame son collaborationnisme. Triomphant, l'hebdomadaire multiplie les polémiques et les appels au meurtre contre les Juifs et les hommes politiques de la IIIème République. Ainsi, dans l'édition du 6 septembre 1941, Robert Brasillach écrit que «la mort des hommes à qui nous devons tant de deuils […] tous les Français la demandent.» Et dans celle du 25 septembre 1942 : «Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder les petits.» Si Je suis partout n'est pas, tant s'en faut, le seul journal collaborationniste, il est le plus important et le plus influent. Ses rédacteurs revendiquent d'avoir été les pionniers du fascisme en France. (Wikipedia)
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Ndlr : Comment vous dites, collège comment ?
Ah, Kleber Haedens ... La Garenne-Colombes (92)
une petite ville sympa !
10:50 Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Je suis partout, juvin, affaire
18.11.2008
Une belle affaire, un détail ou l'erreur de sa vie (Kleber Haedens)
"Mes opposants reprochent à Kleber Haedens, non pas ses écrits, mais d’avoir écrit dans des revues maurassiennes. La belle affaire. Et là, amalgame et tout le bastringue ...."
Philippe Juvin le 10 novembre 2008
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Et pourtant, Kleber Haedens a publié dans "Je suis partout" et Aspect de La France, des torchons antisémites dont les seuls noms donnent encore froid dans le dos à ceux qui ont connu cette période sombre de notre Histoire.
La belle affaire !, dites-vous ... Monsieur le Maire, vice-président du Conseil général des Hauts de Seine, secrétaire national de l'UMP et tout le bastringue ....
Un détail diraient certains, et pourtant pour d'autres, ces mêmes détails ont été considérés comme 'l'erreur d'une vie". Comme quoi, on peut être un bon écrivain et ne pas mériter un collège ...
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Ecrire pour "Je suis partout" qui était l’une des principales voies des milieux d’extrême-droite nationaliste et antisémite en France et qui sera l’un des piliers de la collaboration pendant la guerre fût considéré comme une erreur grave pour Pierre Luccin, un ecrivain au talent sans doute comparable à celui de Kleber Haedens.
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Découvrez Pierre Luccin
Le marin en smoking
http://bibliobs.nouvelobs.com/2007/10/24/le-marin-en-smok...
Steward, vigneron, négociant, ce Bordelais écrivit six romans, dont «la Confession impossible», en 1946.
Un livre plein de talent et de remordsIl est mort sans se presser, à 92 ans, un verre de bordeaux à la main et l'esprit gai. Ce fut, tourné vers l'horizon, la dernière croisière de l'ancien steward des légendaires transats. Lui qui ne cherchait guère les prouesses avait pourtant réussi celle de voir le jour sous le président Fallières et de partir sous le règne de Chirac. Entre-temps, il vogua de bateaux en barriques.
Car Pierre Luccin avait trop aimé la vie pour rester encalminé à son bureau d'écrivain. Il ne publia que six livres, entre 1943 et 1947. Avant, il les médita en faisant le tour du monde ; après, il les oublia pour cultiver ses vignes. On voit par là que c'était un homme détaché.
Né en 1909 à Tabanac (Gironde), sur la rive Mauriac, au milieu des sarments, il prit la mer à 20 ans. Il choisit d'être steward, parce que c'était la seule manière de voyager gratis. Adepte des circumnavigations en palaces flottants, « le marin en smoking » (titre de son troisième roman) découvrit à la fois les côtes obscures et les femmes lumineuses. Il servit des cocktails à Greta Garbo, donna le bras à Marlene Dietrich et la météo à Aristide Briand. Monté, en 1932, à bord du «Georges Philippar», il fut le dernier à rencontrer Albert Londres. Le paquebot des Messageries maritimes, retour de Chine, brûla et sombra le 16 mai dans l'océan Indien. Le grand reporter de «l'Excelsior» y perdit la vie. Rescapé, Pierre Luccin se dépêcha d'écrire.
Parti au front en 1939, et puis démobilisé, le canonnier sans grade revint à Tabanac.
Il publia «la Taupe» chez Gallimard, mais aussi des nouvelles dans la presse collaborationniste, «la Gerbe» et «Je suis partout».
Ce fut l'erreur de sa vie.
L'ami de Drieu, Paulhan, Queneau écopa, à la Libération, de cinq années d'indignité nationale. En 1950, l'écrivain Luccin était mort. Dès lors, il n'y eut plus que l'érudit vigneron des premières côtes de bordeaux et l'affairé négociant, qui vagabonda sur les routes, entre les Pays-Bas et l'Allemagne, afin de vendre, aux connaisseurs, ses grands crus.
Pour découvrir Pierre Luccin, il faut lire l'excellent roman que les éditions bordelaises Finitude ont la bonne idée de rééditer soixante ans après sa parution. Son titre est éloquent: «la Confession impossible». Le jeune écrivain, alors couvert d'opprobre, y fait le portrait d'un homme qui fut à la fois un salaud et un héros. Il s'appelle Pierre Ménestrel. Après la défaite de 1940, il revient sur les bords de la Garonne pour aimer, comme un orage, une femme, Rose, qu'il surnomme son «odorante», et dont le mari est prisonnier de guerre. Il ne se contente pas de voler la femme d'un autre, il s'ingénie à ce que cet autre, une fois échappé, reparte pour l'enfer. Il suffit d'une lettre anonyme adressée à la kommandantur. Dégoûté par lui-même et son répugnant bonheur, il étrangle Rose et entre en Résistance. Devenu lieutenant de vaisseau, l'assassin coule les sous-marins allemands et attend la torpille qui, telle une ordalie, le délivrera.
Dans ce roman crépusculaire, Pierre Luccin a tout mis de lui: son amour fou de la mer («Moi, je suis né navire, bien ponté, bien armé»), du sémillon et des belles de jour, mais aussi ses lâchetés et sa cécité pendant l'Occupation, sa conviction qu'il faut payer ses fautes et ne pas trop se fier à la vertu des braves. On y ajoutera les étonnantes qualités d'un style sécant, rapide, cruel, et le regret qu'un tel talent ait été si tôt pressé, comme du raisin jeune dans une cuve. Du moins les livres qu'il a écrits ont-ils très bien vieilli.
Jérôme Garcin
19:10 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, Je suis partout