30.11.2008
Un collège Jean d'Ormesson à La Garenne-Colombes : OUI (Kleber Haedens, c'est toujours : NON)
26 novembre 2008, 16h.
Jean d'Ormesson sort d'une cérémonie. Une plaque portant le nom du collège Kleber Haedens vient d'être dévoilée.
S'avancant vers un groupe d'habitants opposés à ce que l'on donne le nom de Kleber Haedens à leur collège, il est interpellé par un manifestant :
"Alors, que l'on donne votre nom à ce collège : Jean d'Ormesson.
Applaudissement. A droite, au centre et à gauche de l'écran.
La voix du bon sens, la voix de la sagesse.
Qui est ce monsieur qui a fendu la petite foule pour crier cette idée ?
Un monsieur de 88 ans, deux fois l'âge du maire ! Kleber Haedens, il connait, il était là pour dire son désaccord.
Il était peut-être là aussi pour apaiser tout le monde.
Jean d'Ormesson, un écrivain de droite, la belle affaire ! Tout le monde serait d'accord. Il mettrait tout le monde d'accord.
Je suis évidement d'accord.
Et vous tous ? Oui, dites-le ...
Philbert
11:25 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (7) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, d'Ormesson, Juvin
28.11.2008
Kleber Haedens : L'Action Française Etudiante rend hommage à Philippe Juvin (UMP)
Collège Kléber Haedens
Le maire de La Garenne-Colombes, dans les Hauts-de-Seine (92), a décidé de donner au futur collège de sa ville le nom de l’écrivain Kléber Haedens. Il n’en fallait pas moins pour réveiller les bonnes gens du conseil municipal membres du parti orange, aussitôt suivi de l’arc-en-ciel, le parti de la rose, les rouges et les Verts.
Comment ose-t-on vouloir porter en triomphe le récipiendaire de trois prix littéraires dont celui du roman de l’Académie Française ? Comment ose-t-on vouloir honorer l’auteur de l’incroyable Histoire de la littérature française ?
Permettez que je mette fin au suspens : ce qui dérange surtout ces messieurs bien pensants est que Haedens était affilié à l’Action française.
En effet, cet homme mal connu a été l’un des heureux secrétaires de Charles Maurras, l’un des meilleurs élèves de Léon Daudet et enfin l’un des nombreux rédacteurs du journal Aspects de la France.
Alors que l’Éducation Nationale s’applique à gommer des livres d’Histoire toutes traces de mouvements anti-révolutionnaires, voilà que Philippe Juvin, le maire courageux (et également secrétaire national de l’UMP), fait de la résistance en choisissant de mettre son collège sous la bienveillance d’un royaliste.
A La Garenne-Colombes, il n’y aura pas de énième Collège Saint-Just, qu’on se le dise. Mieux, le maire entend bien donner une bonne place à Kléber Haedens dans ses programmes scolaires. Et le MoDem de s’indigner : « Cet ouvrage met notamment en cause la pensée des philosophes des Lumières, qui ont inspiré la Révolution et les fondements de notre République. Philippe Juvin, qui décrit sur son blog cette “Histoire de la littérature française” comme “le premier des tous les livres”, souhaiterait d’ailleurs que cet ouvrage soit distribué à tous les enfants entrant en sixième pour développer leur esprit critique ! ».
Nous pouvons saluer cette prise de position audacieuse de la part d’un élu UMP et espérer que ses détracteurs ne l’empêcheront pas de mener son projet à bien.
Carole Nozière
19:00 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (15) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, Action Française, Collège, Action
27.11.2008
Kleber Haedens était un écrivain d'extrême droite, membre de l'Action Française et buvait trop ...
C'est ce que disait hier, Jean d'Ormesson, l'ami de Kleber Haedens (qu'aurait-il dit, s'il ne l'avait pas été ?).
Voir reportage de France 3 plus bas.
Kleber Haedens a aussi publié bon nombre de billets dans une presse résolument antisémite et nationaliste (cela, ce sont des livres d'Histoire qui le disent) mais, pour Jean d'Ormesson, Kleber Haedens n'a pas "collaboré" (ouf), c'est d'ailleurs pour cela qu'il était bien là, hier à la Garenne-Colombes à l'invitation du maire, Philippe Juvin.
A part cela, pour Jean d'Ormesson : "Kleber Haedens était un type absolument charmant !" Voir article de bibliobs.com
C'est bien ce que je disais un jour ici, à La Garenne-Colombes, "tout baigne" !
15:40 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : garenne, Colombes, Haedens, Juvin, Action, Française
Jean d’Ormesson pris à partie par les "indécrottables" républicains ...
http://lecturesetcontre-lectures.hautetfort.com/
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Jean d’Ormesson pris à partie par les indécrottables républicains lors de la pose de la première pierre du Collège Kléber Haedens à la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine).
Voilà le titre de l'article d'un brillant supporter de Kleber Haedens, donc du choix de Philippe Juvin, maire UMP de notre sympathique petite ville. Un maire qui a décidé tout seul, envers et contre tous de donner ce nom là, à un collège.
Brillante idée !
Cela promet pour la suite …
.
L'article du Parisien, reproduit sur ce blog ne comportant pas de photo. Qu'à cela ne tienne il en a été ajouté une d'office.
C'est le "d'office" qui me gêne un peu pour la prochaine rentrée scolaire, pas vous ?
Ne serait-ce pas, par hasard le logo de l'Action Française ?
Question ?
Philbert, résolument "indécrottable".
12:35 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, Action, Française
26.11.2008
Manifestation NON à Kleber Haedens. Jean d'Ormesson fait face aux manifestants.
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/jean-d-ormesso...
Leparisien.fr avec AFP
«Kléber Haedens est présenté comme un écrivain talentueux mais il est entièrement engagé, c'est un écrivain d'extrême droite, qui a écrit pour des revues nationalistes et fascisantes, et ses écrits sont violemment antirépublicains», a dénoncé l'une des manifestantes, Martine Bonnin, membre du Modem, qui brandissait une pancarte «Kléber Haedens, c'est non».
«D'autres noms beaucoup plus consensuels étaient possibles, comme celui du cinéaste Jacques Tati, qui a vécu à La Garenne-Colombes», a souligné Mme Bonnin.
La quarantaine de manifestants, parmi lesquels figuraient notamment des élus locaux du Modem et du PS, ont entonné le chant des partisans, et portaient des affiches où était écrit «collège de la République», tandis que se déroulait la cérémonie de pose de la première pierre du futur établissement scolaire.
Jean d'Ormesson et Philippe Juvin sont allés au-devant des manifestants et l'académicien a écrit sur une des pancartes: «Oui à mes opposants».
«C'est une question de littérature, je défends la littérature», a dit M. d'Ormesson, qui a qualifié M. Haedens de «grand écrivain» avec «deux défauts: celui de boire beaucoup et d'être d'Action française».
«Il est vrai que Kléber Haedens était un écrivain d'extrême droite mais s'il avait été un collaborateur, je ne serais pas ici», a-t-il expliqué devant la presse.
Pour le maire de la commune, Kléber Haedens était «un anarchiste de droite, un esprit libre», qui aimait ce qui «n'était pas politiquement correct». Cet écrivain, décédé en 1976, appartenait à l'Action française «avant la guerre», a-t-il encore noté.
21:00 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (9) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, d'Ormesson
Prétendre qu'écrire dans "Je suis partout" ...
Prétendre qu'écrire dans le Je Suis Partout d'avant 41 est une banalité est une consternante erreur d'appréciation que je ne pourrais expliquer que par votre totale méconnaissance du sujet.
Vous croyez donc que ce journal a attendu l'invasion allemande pour cautionner le nazisme ?
Sincèrement, soit vous chercher à banaliser le Je Suis Partout d'avant guerre, soit votre connaissance du sujet est "limite".
Je Suis Partout défendait le Fascisme de Mussolini, le Nazisme du Chancelier Hitler, les politiques Raciales de Berlin, l'Anschluss, et autre petite anecdotes "signifiantes". Pour faire simple, Haedens à participé à la mise en place de la "théorie", puis est partit se réfugier lors de la mise en œuvre de la pratique. Il avait probablement conscience que tout ça ce terminerait mal et ne voulait probablement pas être encombré par ses amitiés trops "voyantes"
Vous aurez l'occasion d'en juger par vous même lorsque vous seront remises les unes du journal des années 30 à 40.
Vous devriez défendre votre choix bien plus que de prétendre faire de KH un résistant "humaniste" et totalement étranger à cette triste page de notre histoire.
Votre combat est vain, l'histoire vous rattrapera.
Cordialement.
Louis Lumière
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Message reçu d'un Internaute dont le message n'a pas été publié sur le blog de Ph.Juvin où il a été posté.
12:52 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (4) | Envoyer cette note | Tags : garenne, Colombes, Juvin, Haedens, Je suispartout
Manifestation aujourd'hui devant le collège Kleber Haedens
devant le site du futur collège.
Point de rassemblement : à 14h30 devant l’école maternelle René Guest, rue des Champs-Philippe
Acceptant enfin d’ouvrir les yeux sur les activités douteuses de journaliste engagé de Kleber Haedens, Philippe Juvin admet que Kleber Haedens a écrit dans ‘Je suis partout’. Mais avec des circonstances atténuantes : pas dans le ‘Je suis partout pro-nazi’. Une distinction bien hâtive, quand on sait que Je suis partout était ouvertement fasciste et antisémite depuis le début des années 30 !
En l’état des recherches que nous menons toujours, notamment à la Bibliothèque Nationale de France, Kleber Haedens n’aurait effectivement rien publié (sous son véritable nom) dans Je suis partout après 1941, quand cette revue devint une machine infernale destinée à piéger les juifs.
Faut-il pour autant minimiser sa collaboration à une publication qui plébiscite Mussolini dès 1932, qui proclame ouvertement son antisémitisme depuis les émeutes de février 34, et qui se rapproche du nazisme à partir de 1936-1937 ?
Je suis partout, nous dit Wikipedia, réclame un fascisme à la française : «on ne matera le fascisme étranger que par le fascisme français, le seul vrai fascisme», proclame l’hebdomadaire en 1939.
Voilà une ligne éditoriale claire, assez semblable à celle de l’Insurgé dans lequel Haedens publiait aussi régulièrement à la même époque.
Comment faut-il vous le dire, monsieur Juvin ? Haedens fut un écrivain engagé qui choisit délibérément de publier dans des revues fascistes et antisémites. C’est pour cette raison fondamentale qu’il est disqualifié pour donner son nom à un collège de La République.
C’est pour cela que nous ne voulons pas que son Histoire de La Littérature Française, qui exalte le nationalisme d’un Barrès, qui excuse si facilement l’antisémitisme d’un Brasillach, soit distribuée à nos enfants.
Allez-vous continuer longtemps à dire, avec l’aplomb qu’ont ceux qui se savent de mauvaise foi, qu’il n’y a pas de problème politique avec Kleber Haedens ?
Puis-je vous rappeler une citation d’Une Histoire de La Littérature Française, une seule, qui se suffit à elle-même et devrait avoir clôt le débat depuis bien longtemps :
C’est à propos de Pierre Drieu La Rochelle : «Pendant l’hiver 1940, il s’engagea dans la politique de collaboration avec l’Allemagne et lorsqu’il put mesurer l’étendue de son erreur, il eut assez d’élégance pour ne pas se renier».
Grand style et abjection de la droite littéraire, disait avec raison Pierre Assouline…
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Ndlr : je publie ce texte non pas parcequ'il est publié sur le site du Modem mais parceque l'équipe du Modem a merveilleusement bien exprimé ce que des Garennois, offusqués par ce choix de Kleber Haedens pensent (et disent moins bien).
Merci à celui qui non seulement est en train de mettre la Garenne-Colombes dans le pétain mais aussi à celui qui s'entêtant à ce point, nous oblige à fouiller "la merde" pour lui faire entendre le simple bon sens.
10:35 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Haedens, Juvin, Manifestation, Colombes
25.11.2008
La tension monte à La Garenne-Colombes (Kleber Haedens)
La république des livres.
Le Monde.fr le 24.11.2008 par Pierre Assouline
La tension monte à La Garenne-Colombes
Qui aurait imaginé au mitan du XXème siècle que dans les années 2000, on en viendrait verbalement aux mains à cause de l’écrivain Kléber Haedens ? Personne. C’est pourtant ce qui se passe depuis peu du côté de La Garenne-Colombes. Et la situation risque de dégénérer, d’autant que des manifestations sont prévues après-demain, après les distributions de tracts de “pro” et d’”anti” samedi au marché. C’est en effet mercredi, en présdence de l’académicien Jean d’Ormesson, que la municipalité de cette commune des Hauts-de-Seine doit poser la première du futur collège du quartier des Champs-Philippe, un collège dit HQE, c’est à dire construit aux normes “Haute Qualité Environnementale”. Son nom ? Collège Kléber Haedens. Une appellation d’origine très contrôlée, portée hâtivement sur les fonts baptismaux le 20 octobre, comme s’il y avait urgence, alors que le bâtiment ne doit être inauguré qu’en septembre prochain. Tout cela est d’autant plus curieux que les travaux sont déjà bien avancés. Mais ainsi en ont décidé après délibérations le Conseil municipal de la ville et le Conseil général du département.
C’était le choix du maire de la ville depuis sept ans, le docteur Philippe Juvin, professeur de médecine, vice-président du Conseil général et secrétaire national de l’UMP.
Or, contrairement à Deng Xiaoping, Kléber Haedens n’y a jamais habité. Son oeuvre n’a pas davantage de rapport avec cette ville. C’est simplement que M. le maire a voulu honorer la mémoire de l’un de ses écrivains de chevet. Sans demander l’avis des enseignants, des parents d’élèves ou des habitants du quartiers. Dans le même élan, il serait déjà prévu de distribuer
Une histoire de la littérature française de Kléber Haedens aux enfants entrant en 6ème “afin de développer leur esprit critique”. Aussitôt, la contre-offensive s’est organisée auprès d’un certain nombre de garennois afin que l’on ne donne pas le nom d’un “écrivain antirépublicain qui préférait les valeurs de la la Révolution nationale à celle des la Révolution française“.
Des pétitions ont circulé, des conseils municipaux ont été alertés, et Bernard Dargols, un ancien combattant garennois, vétéran du Débarquement à Omaha beach, s’est même dit prêt à rendre ses décorations ; en attendant, il écrit une lettre ouverte intitulée ”J’ai honte d’avoir survécu pour voir ça à La Garenne-Colombes”.
Il est vrai que les détracteurs de Philippe Juvin se sont mis entre temps à explorer le dossier Haedens et qu’ils ont mis en ligne sur leur blog un certain nombre d’informations dans lesquelles l’Action française cotoie Je suis partout et l’OAS ; dans le même temps, les catholiques traditionnalistes célèbrent à l’église Saint-Urbain de cette ville une messe selon le rite extraordinaire (missel du Bienheureux pape Jean XXIII) depuis dimanche dernier ; ce qui amène donc des garennois à se souvenir que, malgré les requêtes de l’opposition municipale, le “Liberté, égalité, fraternité” qui avait disparu du fronton de la commune il y a quatre ans n’a toujours pas réapparu !
Pour les contrer, le maire diffuse ce matin sur son blog une intervention du journaliste André Bercoff qui prend sa défense au nom du combat contre “le politiquement correct”, évoque les boulevards Lénine de nos ex-blanlieues rouges et prévient que si ça continue, si le “scandale” du boyccot de Haedens devait perdurer, il n’y aurait plus qu’à réactiver les Sections spéciales…
Le blog de Philippe Juvin en fait lui aussi des tonnes. Ainsi ose-t-il, à travers un communiqué de soutien de l’UMP local, présenter Kléber Haedens comme “un résistant” (ce qui doit bien le faire rire là-haut) au motif que juste après la guerre, Pierre Bénouville a écrit dans ses mémoires que son ami écrivain lui servit occasionnellement de boîte aux lettres à Lyon. Encore faut-il préciser que Bénouville lui-même continuait jusqu’en 1943 à collaborer comme lui à des organes maurrassiens, antirépublicains, antisémites et anticommunistes tels que L’Alerte de Léon Bailby notamment. Quelle caution de moralité, Bénouville !
Le blog va jusqu’à mettre Kléber Haedens sur la même ligne et sur le même plan qu’Honoré d’Estienne d’Orves, premier martyr de la Résistance exécuté par les Allemands au Mont-Valérien, et que Georges Bernanos, un authentique grand écrivain, lui, qui jeta son talent et son autorité morale dans les articles qu’il écrivit pour défendre la Résistance et la France libre depuis le Brésil où il s’était exilé. Un amalgame indécent entre ces trois hommes au motif qu’il avaient été tous les trois “royalistes, maurrassiens et résistants”. Ce qui n’est pas pour déplaire au site maurrassien Royal-Artillerie.
Alors qu’en est-il exactement de Kléber Haedens (1913-1976), si fameux qu’il vaille que l’on s’étripe autour de son nom ? Ce n’était pas vraiment un homme de gauche, non. Formé à l’école du polémiste Léon Daudet, il fraya dès sa jeunesse avec les milieux d’Action française avant de rejoindre ceux qu’on a appelé “les non-conformistes des années 30″ ( Maurice Blanchot, Robert Brasillach, Denis de Rougemont etc) à la revue mensuelle Combat au moment où elle devenait de moins en moins culturelle et de plus en plus politique. Avant-guerre, il collabora également par ses articles à des journaux d’extrême-droite tels que L’Insurgé, L’Action française, Je suis partout mais aussi de la NRF à partir de 1939. Il fut l’un des secrétaires de Maurras à Lyon lorsque l’AF s’y replia, comme Michel Déon.
Sous l’Occupation, avec quelques camarades de Combat dont Claude Roy, il adhéra aux Compagnons de France, mouvement qui dépendait du Secrétariat général à la Jeunesse du gouvernement de Vichy. Mais dans ses articles de la revue lyonnaise Confluences et du Figaro entre autres, comme dans ceux de 1940-1942 dans des journaux de zone sud (L’Alerte, Idées), ce maréchaliste n‘hésitait pas à moquer la prétention du nouvel ordre moral à régénérer la littérature :”Entreprendre le redressement d’une littérature qui compte des écrivains comme Claudel, Maurras, Valéry, Proust, Gide, Giraudoux, Montherlant est une prétention ridicule. On n’avait pas eu une pareille floraison de talent et de génie depuis le XVIIème siècle” (cité par Gisèle Sapiro dans La Guerre des écrivains, Fayard, 1999). La littérature au-dessus de la politique : ce sera sa constante jusqu’à sa mort. Quant à sa collaboration à l’hebdomadaire Je suis partout, brandie par ses adversaires d’aujourd’hui, elle se résume à deux articles littéraires les 25 mars et 1er juillet 1938, et à une nouvelle intitulée “Pas de chance” le 22 mars 1940 (selon Pierre-Marie Dioudonnat Les 700 rédacteurs de Je suis partout 1930-1944 , Sedopols, 1993).
Après-guerre, Kléber Haedens collabora à de nombreux journaux (Paris-Presse, Candide …).
Parallèlement, il mena une activité de romancier (Salut au Kentucky, Adios, L’été finit sous les tilleuls) laurée notamment par le prix Interallié et le prix de l’Académie française. Autant si ce n’est plus que ses romans, ses essais et notamment le remarquable Une histoire de la littérature française (publié en 1943 et repris chez Gallimard dix ans plus tard), en ont fait l’un des pères spirituels de ces agitateurs de la droite littéraire qu’on appela “les Hussards”. Ce qu’une anecdote résume mieux que tout : en 1976, Paul Morand mourut pendant le Tour de France, et Kléber Haedens quinze jours plus tard ; Antoine Blondin qui passait par là en suivant les cyclistes fit un détour par la maison de Haedens, près de Toulouse, où il avait si souvent été, pour lui faire ses adieux en compagnie de quelques amis ; un chauffeur-livreur se présenta qui venait livrer “la cave de M. Morand” dont Haedens était l’héritier. Le lendemain, il n’en restait rien. Quand il reprit ses esprits deux jours plus tard, Blondin conclut :”Tout le reste n’est que litres et ratures”. Ceci pour dire que Kléber Haedens après les années 50, c’était surtout ça, qu’on aime ou pas cet état d’esprit : un anar de droite qui croyait avant tout au rugby, à la tauromachie, aux amis, au vin et surtout à la littérature.
Ce qui ne l’empêcha pas d’adhérer au comité Charles Maurras à l’occasion de son centenaire en … 1968, ce qui n’en faisait pas vraiment un opportuniste.
Voilà Kléber Haedens. Sa présence s’impose-t-elle au fronton d’une école dans une ville où il n’avait peut-être jamais mis les pieds ?
J’avais de la sympathie pour le personnage et j’éprouve toujours un vif plaisir à relire certains de ses livres ; mais franchement, la France ne manque pas de grands écrivains à honorer tout en honorant une école, sans qu’il soit nécessaire d’aller chercher du côté des seconds couteaux, surtout si leur passé prête à controverse alors qu’une telle initiative doit être par définition consensuelle. L’affaire valait qu’on s’y attarde car elle est un reflet de l’air du temps en France. En septembre prochain, une école primaire doit ouvrir ses portes à La Garenne-Colombes en même temps que le collège Kléber Haedens. Elle s’appelera “Ecole Jean Jerphanion”, du nom du héros des Hommes de bonne volonté de Jules Romains. Rien à signaler sur ce front-là, pour l’instant.
(”Charles Maurras au bureau” photo D.R.)
Pierre ASSOULINE
11:15 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Assouline, Juvin, Collège, Le Monde
24.11.2008
A Monsieur Jean d'Ormesson, à propos de votre prochaine visite à La Garenne-Colombes
Cher Monsieur,
Avec tout le respect que nous vous devons, malgré toute l'estime que nous vous portons, je voulais vous faire une confidence :
En 1931, alors que, très jeune, six ans, je crois, vous applaudissiez, pour faire comme tout le monde, une parade Nazi à Munich, votre père vous a "collé" une gifle.
Mercredi, d'où il est, je crois qu'il ferait bien de recommencer.
Kleber Haedens, peu importe la qualité de ses livres, peu importe votre amitié, peu importe sa bonne humeur, a participé à l'horrible machination qu'était "Je suis partout". Vous savez ce qu'était ce journal, quel était son mode de fonctionnement et sa finalité.
Dites-vous, Monsieur d'Ormesson, qu'à quelques mètres du chantier où vous vous trouverez mercredi des familles de personnes "dénoncées" dans Je suis partout seront là pour vous dire que, sur ce chantier, vous mettrez les deux pieds dans le pétain.
Renoncez, Monsieur d'Ormesson et revenez aux beaux jours faire la fête avec nous à la sortie d'un prochain livre.
Des garennois
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Voir un article reprenant ce billet dans ActuaLitté.com
http://www.actualitte.com/actualite/6212-Jean-Ormesson-po...
13:50 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note | Tags : Garenne, Colombes, Haedens, Juvin, d'ormesson, Gifle, collège
Enfin l'UMP soutient Kleber Haedens
L'UMP La Garenne-Colombes communique :
http://ump-lagarenne.hautetfort.com/ 23.11.08
L'UMP La Garenne-Colombes soutient l'UMP La Garenne-Colombes.
Signé : L'UMP La Garenne-Colombes.
10:35 Publié dans Kleber Haedens | Lien permanent | Commentaires (5) | Envoyer cette note | Tags : Garenne-Colombes, UMP, JUVIN, Haedens