21.10.2010
Tribunal de Nanterre : les casseurs n’étaient pas qu’à l’extérieur
Par Marc Schindler sur le site d'Europe écologie
Mardi matin des incidents se sont à nouveau produits à Nanterre (Hauts-de-Seine) entre des jeunes et les forces de l’ordre. Le tribunal de commerce de Nanterre, situé à proximité du lycée Joliot-Curie et de la cité Pablo Picasso, a été endommagé par une quarantaine de jeunes qui ont notamment brisé des vitres. Du mobilier urbain a été dégradé et des véhicules ont été incendiés avant que les forces de l’ordre n’interviennent en lançant notamment des grenades lacrymogènes. Des forces de l’ordre qui avaient aussi, comme nous avons pu le constater, regardé sans bouger les petits groupes déguisés pour en découdre converger plus tôt dans la matinée vers l’endroit où la veille les mêmes incidents avaient eu lieu.
A l’intérieur de ce même tribunal de Nanterre et à l’instant précis où les vitres de l’édifice volaient en éclats, la mairie de la Garenne-Colombes représentée par une délégation de sept personnes (plus le chauffeur qui attendait dehors) assignait en justice les voisins du chantier de la médiathèque afin d’obtenir d’un juge le droit d’entrer dans leur propriété et de l’occuper avec des engins de chantier. S’il est somme toute assez normal que des voisins doivent parfois consentir à un constructeur le droit d’accéder à son chantier (ce que l’on appelle le droit de « tour d’échelle »), là les proportions de la demande ont été sans commune mesure avec ce qu’il est commun d’appeler des relations de bon voisinage.
Pour terminer de bâtir la médiathèque municipale, il faut que nous le sachions, le jardin des voisins sera occupé à deux reprises et ce jusqu’à fin février 2011 (ou plus) par des ouvriers et des engins de chantier sur une surface d’à peu près la moitié du jardin, des arbres seront sans doute coupés ou en tout cas maltraités, un portail démonté, un jardin massacré et une famille sera de fait privée du pourtant très élémentaire droit de jouissance de la propriété privée.
C’est toute une famille Garennoise qui a été « cassée », hier au tribunal de Nanterre et par sa propre municipalité. Cassée à force de recevoir des assignations en justice. La dernière assignation qui datait de mai 2010 avait déjà autorisé le constructeur à effectuer des travaux suivant un calendrier accepté par tous. Malheureusement pour ces gens déjà très affectés, la demande initiale s’étant avérée mal définie, mal calculée, mal programmée la mairie leur a infligé l’épreuve d’une une nouvelle procédure judiciaire. Une famille est cassée. Du grand père de 86 ans, handicapé qui ne pourra plus entrer sa petite voiture jusqu’à la porte de son séjour, au petit-fils de trois ans qui ne pourra plus jouer dans le jardin, c’est toute une famille Garennoise qui doit maintenant porter finalement seule, le poids d’une certaine incompétence, pour ne pas dire d’une incompétence certaine . Le prix à payer par cette famille est lourd pour que la médiathèque qui nous a été vendue comme HQE et écologique soit bâtie et qu’une promesse électorale soit tenue … coûte que coûte.
A la question posée par la juge aux représentants de la mairie : mais pourquoi le descriptif technique que vous aviez proposé ici même en mai 2010 est-il désormais complètement revu à la hausse et prolongé dans le temps dans des proportions qui n’ont plus rien à voir avec votre demande initiale ?
La réponse a laissé pantois tout le monde : madame la juge, il a fait très chaud en juillet à La Garenne-Colombes, nous avons du revoir de fond en comble la technique de construction …
Décidément la place laissée au sérieux, à l’humain et au vivant dans notre « bonne ville de la Garenne-Colombes » serait aussi à revoir de fond en comble.
Marc Schindler, présent à l’audience.
09:51 Publié dans +Médiathèque | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : garenne, colombes, médiathèque, solidarité, philippe, juvin, ump, parole
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