La Garenne-Colombes : retour de Buzz (suite)

Selon le site tout ce qu'il y a de plus officiel de la mairie de la Garenne-Colombes la médiathèque pourrait ouvrir dès demain (mi-septembre dans le texte - ici ) pour que vous puissiez rendre vos livres empruntés à la bibliothèque avant l'été.

Tu es sûr, Maurice ?

Photo prise aujourd'hui. Une ouverture "mi-septembre", ce n'est pas gagné .

Décidément, la parole municipale n'est pas souvent fiable. Il ne faut rien prendre pour "argent comptant" mais au contraire absolument tout vérifier par vous-même ce que l'on vous dit. C'est l'expérience qui parle.

- Pour la médiathèque vous ne croyez pas, CHEF, que l'on aurait quand même du l'acheter cette maison ?

- Ta gueule Maurice, ils finissent tous par craquer !

- D'accord, CHEF, mais pourquoi alors on a acheté le restaurant en face ?

- Vous ne comprendrez décidément jamais rien à l'immobilier, mon pauvre Maurice !

Par Marc Schindler sur le site d'Europe écologie

Mardi matin des incidents se sont à nouveau produits à Nanterre (Hauts-de-Seine) entre des jeunes et les forces de l’ordre. Le tribunal de commerce de Nanterre, situé à proximité du lycée Joliot-Curie et de la cité Pablo Picasso, a été endommagé par une quarantaine de jeunes qui ont notamment brisé des vitres. Du mobilier urbain a été dégradé et des véhicules ont été incendiés avant que les forces de l’ordre n’interviennent  en lançant notamment des grenades lacrymogènes. Des forces de l’ordre qui avaient aussi, comme nous avons pu le constater, regardé sans bouger les petits groupes déguisés pour en découdre converger plus tôt dans la matinée vers l’endroit où la veille les mêmes incidents avaient eu lieu.

A l’intérieur de ce même tribunal de Nanterre et à l’instant précis où les vitres de l’édifice volaient en éclats, la mairie de la Garenne-Colombes représentée par une délégation de sept personnes (plus le chauffeur qui attendait dehors) assignait en justice les voisins du chantier de la médiathèque afin d’obtenir d’un juge le droit d’entrer dans leur propriété et de l’occuper avec des engins de chantier. S’il est somme toute assez normal que des voisins doivent parfois consentir à un constructeur le droit d’accéder à son chantier (ce que l’on appelle le droit de « tour d’échelle »), là les proportions de la demande ont été sans commune mesure avec ce qu’il est commun d’appeler des relations de bon voisinage.

Pour terminer de bâtir la médiathèque municipale, il faut que nous le sachions, le jardin des voisins sera occupé à deux reprises et ce jusqu’à fin février 2011 (ou plus) par des ouvriers et des engins de chantier sur une surface d’à peu près la moitié du jardin, des arbres seront sans doute coupés ou en tout cas maltraités, un portail démonté, un jardin massacré et une famille sera de fait privée du pourtant très élémentaire droit de jouissance de la propriété privée.

C’est toute une famille Garennoise qui a été « cassée », hier au tribunal de Nanterre et par sa propre municipalité. Cassée à force de recevoir des assignations en justice. La dernière assignation qui datait de mai 2010 avait déjà autorisé le constructeur à effectuer des travaux suivant un calendrier accepté par tous. Malheureusement pour ces gens déjà très affectés, la demande initiale s’étant avérée mal définie, mal calculée, mal programmée la mairie leur a infligé l’épreuve d’une une nouvelle procédure judiciaire. Une famille est cassée. Du grand père de 86 ans, handicapé qui ne pourra plus entrer sa petite voiture jusqu’à la porte de son séjour, au petit-fils de trois ans qui ne pourra plus jouer dans le jardin, c’est toute une famille Garennoise qui doit maintenant porter finalement seule, le poids d’une certaine incompétence, pour ne pas dire d’une incompétence certaine . Le prix à payer par cette famille est lourd pour que la médiathèque qui nous a été vendue comme HQE et écologique soit bâtie et qu’une promesse électorale soit tenue … coûte que coûte.

A la question posée par la juge aux représentants de la mairie : mais pourquoi le descriptif technique que vous aviez proposé ici même en mai 2010 est-il désormais complètement revu à la hausse et prolongé dans le temps dans des proportions qui n’ont plus rien à voir avec votre demande initiale ?

La réponse a laissé pantois tout le monde : madame la juge, il a fait très chaud en juillet à La Garenne-Colombes, nous avons du revoir de fond en comble la technique de construction …

Décidément la place laissée au sérieux, à l’humain et au vivant dans notre « bonne ville de la Garenne-Colombes » serait aussi à revoir de fond en comble.

Marc Schindler, présent à l’audience.

On avait beau avoir lu sur les pages Facebook et autres blogs perso de Philippe Juvin, que le maire UMP de La Garenne-Colombes, proche de Nicolas Sarkozy et futur député européen (à l'époque) considérait comme LE premier de tous les livres "Une histoire de de la littérature française" rédigée en 1943 par Kleber Haedens (1913-1976), un membre éminent de l'Action Française, secrétaire particulier le plus zélé de Charles Maurras mais aussi alcolique notoire.

On avait beau savoir aussi et par les mêmes canaux que Philippe Juvin, appréciait à sa juste valeur le roman de Jules Romain, Les hommes de bonne volonté.

Mais jamais nous n'aurions imaginé qu'un jeune maire au XXIème siècle décréterait comme un seigneur d'un autre âge et sans la moindre concertation que les deux nouvelles écoles de la ville s'appeleraient, au seul prétexte que ces noms plaisaient à Monsieur, l'une Jean Jerphanion du nom du personnage de Jules Romain et l'autre Kleber Haedens, cet antirépublicain farouche dont une cellule altosequannaise de l'Action Française porte aujourd'hui fièrement le nom comme symbole de son combat nationaliste et royaliste (voir site).

Une nouveau bâtiment public est en construction. Une médiathèque située au coeur de la ville. Il va bien falloir lui donner un nom. Lequel ?

Bien sûr on pourrait encore se contenter d'un Nième choix arbitraire du maire. Un maire qui n'a n'a pas toujours fait preuve de clairvoyance. On se souvient en effet qu'au terme d'une longue contestation citoyenne le nom décidé par Philippe Juvin seul pour le nouveau collège (et malgré une première inauguration au forceps et en grandes pompes sous le nom de Kleber Haedens) Patrick Devedjian et Isabelle Balkany avaient finalement demandé (exigé ?) à Philippe Juvin de renoncer à ce choix, un choix pour le moins malheureux pour un collège de la République.

Dont acte.

Puisque les choix du maire ont déjà été, c'est le moins que l'on puisse dire, contestés car contestables, nous ne pouvons raisonablement pas nous résoudre à subir, à chaque fois qu'un nouvel édifice public sort de terre, le même dictat !

D'autant qu'il y a de quoi s'inquiéter quand on connait les noms d'écrivains ou de personnalités que notre féru de littérature de maire aime à mettre à son Pantheon. Henri Béraud (1885-1958), Paul Morand (1888-1976), Céline (1894-1961), plus antisémites tu meurs. Bernanos, Audiard, Zemmour dont tous les "réacs" font des gorges chaudes ... Non, cela suffit. On a déjà bien donné, ne prennons plus ce risque.

Bien que concertation soit un mot, semble-t-il, jusqu'ici totalement inconnu de Philippe Juvin, il serait peut-être temps qu'il s'y mette et utilise, pourquoi pas, un outil dont par ailleurs il est passé maitre pour sa communication personnelle, je pense à Internet.

Je n'ai pas le souvenir qu'en trente ans de vie à la Garenne-Colombes, avoir été une seule fois consulté sur un projet, quelqu'il soit. J'ai vu, oui, des écoles et des places baptisés dans le secret du bureau du maire (ou débaptisée comme la place Jean Baillet) mais jamais je n'ai entendu parlé de la moindre consultation publique. A la Garenne-Colombes les décisions sont manifestement prises "à la Georges Frêche", ce qui n'est pas un compliment, vous en conviendrez.

Et si monsieur le maire, en s'y prennant cette fois-ci un peu à l'avance, vous consultiez ... quelle belle rupture ! Je n'ose pas vous proposer nos services mais vos messieurs Internet à la mairie pourraient peut-être déjà s'y coller, non ? Un sondage sur le net, ce n'est pas bien compliqué surtout pour des gens aussi (sur)doués. Remarquez, si vous ne le faites pas, nous le ferons à votre place, soyez en assuré, chat échaudé craint l'eau froide.

Dans cette attente, recevez ...

Post scriptum : Jacques Tati (Jacques Tatischeff) qui a longtemps travaillé à la Garenne-Colombes et dont le nom a déjà fait consensus quand on réfléchissait au nom que l'on pourrait donner à notre nouveau collège (s'était avant que le maire n'impose le triste Haedens) pourrait, si je peux me permettre, figurer sur la liste des noms proposés par la mairie. Tant de villes nous envient cette possibilité ... médiathèque, cinéma, monde moderne, Garenne-Colombes, Domeau & Pérès, les vacances de Mr. Hulot, mon oncle, etc.

***

L'application d'un sage principe de précaution aurait pu éviter que la France entière se moque de nous comme par exemple le jour où Didier Porte sur France Inter glissait sur les ondes une idée à Philippe Juvin : Monsieur le maire, pourquoi ne pas baptiser une halte garderie, Maurice Papon et une maternelle, Paul Touvier... histoire de rigoler un peu !

Une médiathèque "rafraichie" à l'eau. Si, si ...

c'était une promesse électorale.

Promesse tenue :)