La Garenne-Colombes : retour de Buzz (suite)

Nous ne l'avions pas vu mais l'information est intéressante.

En juin dernier, pour leur repas de fin d'année les gentils membres du cercle Kleber Haedens (section des Hauts-de-Seine de l'Action française) avaient invité leurs camarades de France Action Jeunesse, des camarades qui leurs sont chers pour avoir beaucoup participé à l'épanouissement de leur pensée politique (sic). A noter que le groupuscule FAJ regroupe quelques évincés du FNJ (Front National Jeunes) trop proches de B.Goldmiche.

Sur le blog du cercle kleber Haedens (ici) sont publiées quelques images du diner. Je ne sais pas vous, mais moi, pour gendre je préfèrerais un jeune avec une autre coupe de cheveux ...

Un de nos fidèles lecteurs s'exprimant régulièrement ici sous le pseudonyme de "max" est intervenu hier par un commentaire pour signaler la page Facebook du cercle de réflexion  (réflexion, c'est eux qui le disent) Kleber Haedens de l'Action française.

http://fr-fr.facebook.com/kleber-haedens

Ce lecteur, qui signe toujours ses commentaires de la même adresse mail afin de s'authentifier auprès de nous, ce dont nous le remercions vient régulièrement ici défendre la liberté de penser de ceux qui se réclament d'un fascisme authentique. Si évidement nous ne défendons pas les mêmes valeurs, au contraire nous les dénonçons ici à longueur de billets, sa présence toujours courtoise et souvent argumentée est la bienvenue car elle permet aux lecteurs de ce blog de voir ce que le choix de Kleber Haedens comme nom de collège sous-entendait en terme d'idéologie. Pour nous, nous le diront aussi souvent que nécessaire, lire ou apprécier Kleber Haedens tout antirépublicain, nationaliste et alcoolique qu'il était n'est pas une tare en soi. Lui dédier, en revanche le collège public de La Garenne-Colombes était et reste pour nous une faute politique grave. C'était avoir tenté d'instrumentaliser l'Education nationale et la jeunesse de La Garenne-Colombes au profit d'une idéologie d'extrême droite dont kleber Haedens est le symbole. Plus exactement Il ne l'était pas encore jusqu'à ce que Philippe Juvin n'en fasse une publicité outrancière (télévision, articles de presse, inauguration en grandes pompes, etc.). Nous nous savions ce qu'il en adviendrait et nous avons prévenu les garennois.

Mais un symbole de l'extrême droite Kleber Haedens l'est devenu désormais auprès de cette frange très à droite qui gravite autour de l'Action française, des milieux intégristes catholiques et du Front national toujours à la recherche de nouveaux symboles. Après Jeanne d'Arc, Charles Maurras, Maxime Real del Sarte, Bernanos, Céline, Max Aue, Paul Morand, Jacques Bainville, Pierre Gaxotte et quelques autres l'extrême droite française est toujours à la recherche de nouvelles icônes censées lui donner quelque respectabilité. Cette extrême droite radicale s'est emparée depuis quelques temps de petits nouveaux comme Eric Zemmour et grâce à Philippe Juvin d'un sombre inconnu : Kleber Haedens.

La page Facebook des amis de Kleber Haedens que nous a signalée "max" ne pourra que nous donner raison à la lecture des noms des 283 supporters qu'elle recèle.

Ils sont tous là, les amis de Kleber Haedens de Bruno Gollnish au JPF (Jeunes pour la France de de Villiers) en passant par les groupuscules catho-royalistes. Sans oublier Christian Vannestre, ce député UMP si proche du Front national qu'on y perd son latin ou les jeunes CNI soutiens inconditionnel de Philippe Juvin à l'époque de la polémique sur le nom de collège et d'Isabelle Caullery et de Xavier Pinta aux cantonales d'après-demain.

D'autres noms parlent encore aux garennois comme celui d'Antoine de Jerphanion ou de Jérôme Rivière.
Bref, Philippe Juvin en voulant sortir de l'ombre son écrivain préféré a fait sortir du bois des gens qui se réunissaient jusque là surtout à l'église le dimanche matin, tôt.

On ne vous félicite pas monsieur le maire ! Et ne vous plaignez pas si dimanche soir l'épouvantail sortait du placard ... vous lui avez ouvert grand la porte.

« Dominique Strauss-Kahn n’est pas l’image de la France, l’image de la France rurale, l’image de la France des terroirs et des territoires, celle qu’on aime bien ! »

Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

C'est vrai qu'après avoir puisé dans la liste de ses auteurs favoris les noms des deux derniers édifices publics sortis de terre à La Garenne Colombes, nous craignons le pire de la part du Pr. Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes pour le nom de la future médiathèque.
Le pire, selon un certain nombre de Garennois déjà échaudés aurait très bien pu être, Céline.

Heureusement, ce coup-ci, Serge Klarsfeld a fait le boulot. Ouf !

Mais pourquoi une médiathèque Céline ?

Mais parce que Louis-Ferdinand Destouche figure en très bonne place au panthéon de notre cher maire, féru de littérature et d'anticonformisme. Une raison suffisante pour le Pr. Juvin pour ne tenir compte d'aucun avis et pour imposer le sien. Nous en avons fait l'expérience quand le Pr. Juvin avait tenté (en vain) d'imposer au forceps, Kleber Haedens pour nom de collège. Qu'importe pour le Pr. Juvin que Kleber Haedens publiait dans le très antisémite journal d'avant-guerre Je Suis Partout, le journal où simultanément Céline publiait aussi ses pires saloperies antisémites (voir un exemple).

Oui, une médiathèque Céline nous pendait au nez à La Garenne-Colombes, au nom de la littérature bien entendu, et cela bien que L-F. Destouches soit jugée incompatible (comme Kleber Haedens) avec les "valeurs fondamentales de la nation et de la République".

Serge Klarsfeld a fait le job. Merci.

Certes, il nous faudra peut-être encore batailler contre une médiathèque ou un théâtre Henri Béraud, Paul Morand ou Eric Zemmour, suivant dans la liste (voir bas de la colonne d'extrême droite) mais au moins, Céline, c'est fait. C'est non !

• « Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l'envoie. Je suis l'ennemi n° 1 des juifs ».

• «Je me sens très ami de Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu'ils ont bien raison d'être racistes. Ca me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c'est les Juif et les francs-maçons».(L'Ecole des cadavres, p. 198, novembre 1938).

• «Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n’a jamais été persécuté par les aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d’hybride».

qu'une messe sera dite

pour

"le repos de l’âme de Charles Maurras"

en l’église Ste Cecile-Ste Eugene,

6 rue Ste Cecile 75009 Paris

le mardi 16 novembre 2010, à 19h00.

C'est vrai, nous n'avons pas signalé à nos lecteurs que les militants royalistes de la section de l'Action française des Hauts-de-Seine qui porte le nom de Cercle de réflexion Kleber Haedens * allait le 9 novembre 2010 se pencher sur le sujet de l'immigration (dans un lieu tenu évidement secret). L'immigration, une question vitale pour la nation, selon ces jeunes militants. En 2010 donc, l'Action française souhaite (toujours) lutter contre les excès de l'immigration, identifier ses différents aspects, identifier ses répercussions sur notre société, sur l'économie mais avant tout la comprendre.

Ndlr : voilà, l'information est donnée, comme notre voisin Royco92 nous l'a gentiment demandé ... Il  est toujours le bienvenu  dans notre boite aux lettres.

Mais si je peux me permettre, autant il pouvait être croustillant pour nos lecteurs de savoir que les jeunes extrêmistes de droite de l'Action française étaient conviés à assister à une messe pour le repos de l'âme de Charles Maurras autant le fait de savoir que l'Action française se penchait sur la question de l'immigration en France ne représentait pas vraiment un scoop.

Déjà avant-guerre, les jeunes de l'Action française se penchaient sérieusement, pour ne pas dire furieusement sur la même question : l'immigration (des juifs d'europe centrale).

Et c'est à coup de canne au pommeau plombée que l'Action française et son bras armée, les camelots du roi dirigés par Maxime Real del Sarte ** luttaient contre ce qu'ils appelaient déjà les excès de l'immigration dans le quartier du Marais à Paris. Donc rien de bien neuf qui méritait publication.

* Kleber Haedens : journaliste d'extrême droite, membre de l'Action française à qui le maire de La Garenne-Colombes, le Pr Philippe Juvin (UMP-PPE) voulait dédier le nouveau collège de la ville au nom de la liberté de penser à l'extrême droite.

Une délégation d’amis de l’Action Française ira fleurir les tombes de Georges Calzant, Pierre Juhel, Marcel Langlois, Marius Plateau, Ernest Berger, et de plusieurs Camelots du Roi qui reposent dans le cimetiere de Vaugirard.
Rendez-vous (si vous étiez fan de Kleber Haedens, cela pourrait vous plaire) le lundi 1er novembre à 10h00 au 320, rue Lecourbe-Paris 15e (Metro Boucicaut).

La Restauration nationale** se joindra à ce groupe pour un hommage commun.

* Les camelots du roi, groupe d'extrême droite, bras armé de l'Action Française fondé et dirigé par le sculpteur Maxime Real del Sarte ***

**  Restauration nationale : centre de propagande royaliste et d'Action française.

*** Le grand oncle de Louis-Serge Real del Sarte, le spécialiste des réseaux sociaux invité par Philippe Juvin à faire en mairie une conférence sur les dangers d'internet et qui s'est fait piquer la bagatelle de 180 000 contacts sur son compte gmail...

Les mêmes (les petits jeunes d'Action française étudiante) nous informent qu'une messe sera dite pour le repos de l’âme de Charles Maurras (dont kleber Haedens fut le plus zélé des secrétaires) le mardi 16 novembre 2010, à 19h00,  en l’église Ste Cecile Ste Eugene, 6 rue Ste Cecile, 75009 Paris.

Ndlr : nous conseillons aux parents d'élèves garennois qui n'ont vraiment rien à faire d'autre ces jours-là de passer la tète aux endroits indiqués ci-dessus afin de bien se rendre compte de qui Kleber Haedens est l'icône et de mesurer ensuite à quel point nous avons tous eu raison de ne pas avoir laissé Philippe Juvin aller au bout de son caprice en matière de dénomination d'établissement scolaire public.

Sur son blog, Benjamin Lancar cite Pierre Laval, chantre de la Collaboration avec l'Allemagne nazie, comme exemple d'une "classe politique, autrefois courageuse", créditant même celui qui fut fusillé à la Libération d'avoir "redressé économiquement la France en 1932".

Face au tollé, le principal intéressé s'est excusé : "Je présente mes excuses à ceux que cela a pu blesser parce que ce n'était pas le but", a-t-il assuré, mardi soir, sur Beur FM.

Reste que le président des jeunes Pop est un habitué des déclarations provocatrices sur le web - sur Twitter ou sur son blog."Any buzz is good buzz" ("Peu importe que l'on parle de moi en mal, tant qu'on en parle"), dit l'adage des spécialistes du web. Une maxime que Benjamin Lancar pourrait facilement reprendre à son compte.

Lire l'article sur Europe1.fr

LEMONDE.FR  15.10.10
par Gérard Miller, professeur au département de Psychanalyse de l'université Paris-VIII

Après la fin de la seconde guerre mondiale, pendant près de trente ans, les Français n'ont guère parlé de Vichy. Le pétainisme était considéré comme un phénomène exogène, que les Allemands avaient apporté dans leurs bagages en 1940 et remporté aussi sec en 1944. Sa funeste histoire commençait à Berlin et n'avait transité par Paris que pour finir à Sigmaringen. Sigmaringen qui avait été "la France en Allemagne" tout comme Vichy avait été "l'Allemagne en France". On nous répétait ce mensonge : la Révolution nationale n'a pas eu le temps de s'enraciner chez nous et en entrainant dans leur fuite les Pétain, Déat et autres Brinon, les nazis ont eu le bon goût de débarrasser notre pays de ces parasites indigestes made in IIIe Reich.Aujourd'hui, ceux qui, comme moi, avaient écrit des livres dans les années 1970 pour que le pétainisme sorte des placards de l'amnésie nationale et soit enfin reconnu comme une abjection franco-française, doivent-ils du coup se réjouir ? De fait, loin de rester une référence mineure de notre vie politique, Vichy est désormais entré dans le débat public et presque plus personne n'hésite à rappeler "ces heures noires qui souillent à jamais notre histoire", pour reprendre les mots de Jacques Chirac  dans son discours du Vel d'hiv. Seulement voilà, pour le psychanalyste que je suis, il y a tout de même quelque chose qui cloche dans l'usage actuel du signifiant "Vichy"… Oh, un détail, mais qui témoignerait plutôt de la persistance du refoulé pétainiste : Vichy est évoqué à tout de champ, c'est-à-dire un peu trop souvent.../...

Illustration : Un seul Chef : Pétain 1943 Editions Séquana (l'éditeur en 1943 de Kleber Haedens pour son livre "Une Histoire de la littérature française" que Philippe Juvin voulait distribuer à tous les petits garennois entrant en Sixième).

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