L'histoire d'un fiasco racontée par Martine
C'est aujourd'hui qu'est inauguré le second collège de La Garenne, baptisé "collège des Champs-Philippe" d'après le nom du quartier où il est implanté. Si vous trouvez que cette appellation manque d'originalité, lisez attentivement ce qui suit. Car le nom de ce collège, en apparence anodin, a une histoire qui l'est beaucoup moins...
C'est l'histoire d'un maire UMP, Philippe Juvin, qui voulait donner au nouveau collège de sa ville le nom de l'auteur de son livre favori : Une Histoire de La Littérature Française, ouvrage de propagande nationaliste écrit en 1943 par Kleber Haedens, secrétaire particulier de Charles Maurras, journaliste à l'Action Française et dans quelques autres gazettes pétainistes...
Mais comme c'est une longue histoire, que certains d'entre vous m'ont demandée de retranscrire en détails, je la raconterai en plusieurs épisodes.
Aujourd'hui : Kleber Haedens, la genèse d'une polémique
Tout commence le 28 janvier 2008. Ce jour-là, en conseil municipal, Philippe Juvin émet le voeu que notre commune "fasse oeuvre de souvenir en ramenant à la surface un auteur important de la littérature française", Kleber Haedens, qu'il décrit comme "un esprit libre et anticonformiste". Il suggère en outre qu'Une Histoire de la littérature française soit distribuée à tous les élèves entrant en sixième, comme "leur premier livre critique".
L'opposition de gauche vote contre, arguant que Kleber Haedens n'a aucun lien avec La Garenne, et dénonçant (à juste titre) un choix très personnel du maire. La majorité municipale fait ce qu'elle a toujours fait et continue de faire : elle adopte le voeu que Philippe Juvin lui demande d'adopter. Personne, -hormis sans doute notre maire- ne sait alors véritablement qui se cache derrière cet anticonformiste au nom bizarre.
Fin de l'été 2008 : un internaute Garennois, qui avait eu la bonne idée d'interroger la Toile pour en savoir un peu plus, alerte les équipes d'opposition. En surfant, il est tombé sur un site royaliste au nom flamboyant : Royal-Artillerie, qui rend un vibrant hommage au regretté Kleber et retrace le parcours journalistique qui lui vaut cette célébration.
Hormis l'Action Française, que nous situons aisément, le nom des autres gazettes auxquelles Haedens a prêté sa plume ne nous "parle" pas encore. Nous n'allons pas tarder à apprendre à les connaître, au terme de plusieurs semaines de recherches qui vont nous mener de la perplexité au doute, du doute à la consternation, de la consternation à l'indignation.
Pour faire court, disons que Kleber Haedens a collaboré à la plupart des revues nationalistes, fascisantes et antisémites de l'avant-guerre, depuis l'Insurgé (le journal de la Cagoule) au Je Suis Partout de Brasillach. Qu'il rédigeait la revue de presse de la très vichyste 'Action Française sous l'Occupation, période durant laquelle il fut le secrétaire privé de Charles Maurras, l'inspirateur de la Révolution Nationale du Maréchal Pétain. Qu'il ne dédaignait pas prêter sa plume à des revues de propagande pétainiste, notamment Compagnons. Et qu'après-guerre, une fois l'Action Française interdite de parution, il fit partie du petit comité d'inconditionnels qui aida Charles Maurras à publier depuis sa geole.
Nos recherches nous apprennent aussi que le livre de chevet de Philippe Juvin, Une Histoire de la littérature française, revêt le statut particulier d'oeuvre de référence pour les milieux nationalistes. Ouvrage de propagande commandé par un éditeur pétainiste, René Julliard, ce livre très orienté dénigre les philosophes des Lumières (coupables d'avoir inspiré la Révolution), et exalte les auteurs nationalistes. Son étude est vivement conseillée aux jeunes recrues de l'Action Française qui souhaitent se préparer à leur "université" d'été, le Camp Maxime Real Del Sarte.
Abasourdie par ces découvertes, à la mi-octobre 2008, l'équipe MoDem décide d'alerter les conseillers généraux, à qui il revient in fine d'entériner le nom choisi par Philippe Juvin. Mais la lettre ouverte que nous leur adressons arrive trop tard : Philippe Juvin, étrangement pressé de faire officialiser son choix, a fait en sorte de hâter le vote du département, et la commission permanente adopte le nom de Kleber Haedens le 20 novembre.
Pas question, pourtant, de baisser les bras : en fait, la bataille ne fait que commencer. La diffusion de notre lettre ouverte, relayée par les médias, a porté l'affaire sur la place publique. Parallèlement, une pétition a été lancée, qui recueille plusieurs centaines de signatures en quelques jours. Nombreux sont les citoyens qui nous font part de leur soutien.
Parmi eux, un ancien GI franco-américain, Bernard Dargols, survivant du débarquement à Omaha Beach, dont l'indignation nous servira de moteur pour les mois à venir : "en 1944, je ne me suis pas seulement battu contre l'occupant allemand", ne cessera-t'il de nous dire. "Je me suis battu contre la dictature, le fascisme. Mais quel sens a ce combat si aujourd'hui, le maire de la ville où j'habite réhabilite un de ceux qui ont contribué à alimenter tous ces torchons nationalistes et antisémites"?
Suite donc de mon récit consacré à l'affaire Kleber Haedens : comment le choix du nom d'un collège, bien avant le lancement du débat sur l'identité nationale, a amené les Garennois à réfléchir sur les valeurs qu'ils souhaitent transmettre à leurs enfants...
Second et avant dernier épisode : un Front Républicain pour dire non à Kleber Haedens
Je l'ai dit, c'est l'adoption officielle du nom de Kleber Haedens par le Conseil Général, le 20 octobre 2008, qui porte véritablement l'affaire sur la place publique. A ce moment-là, les opposants à KH ne se sont pas encore coordonnés, mais ils disposent déjà d'un outil pour faire valoir leurs arguments : un blog citoyen, animé par un certain PhilBert, a pris la tête du combat en publiant toutes les informations disponibles sur KH, son parcours, son oeuvre. Les Garennois le connaissent bien : sur bien d'autres sujets, le Buzz de la Garenne (http://lagarenne-colombeslebuzz.blogs.courrierinternation...) s'est illustré comme une arme redoutable pour contrer la propagande municipale.
Une des grandes réussites de ce blog est certainement d'avoir compilé tous les soutiens apportés à Philippe Juvin dans sa tentative de rendre hommage à l'ancien secrétaire particulier de Charles Maurras. Vous pouvez encore les consulter, dans la colonne de droite, si vous ne craignez pas la nausée : on y trouve en vrac toutes les composantes de la droite nationaliste, depuis les différents groupuscules royalistes jusqu'aux identitaires, en passant par l'incontournable Front National (Jean-Marie Le Pen est un autre lecteur inconditionnel de Kleber Haedens).
Ceci dit, ce n'est pas le Buzz, à lui seul, qui explique pourquoi Philippe Juvin a finalement perdu la bataille. Notre maire a largement contribué à sa propre défaite, par orgueil sans doute, par soif immodérée de provocation, assurément.
En effet, la décision du Conseil Général ne saurait suffire à notre amateur de littérature anticonformiste. Pour entériner en grande pompe le baptème du deuxième collège de la ville, il a prévu une "cérémonie de pose de la première pierre" en présence de l'Académicien Jean d'Ormesson, qui vient de préfacer la réédition d'une Anthologie de la poésie française... signée Kleber Haedens. Qu'importe si le chantier est déjà bien avancé, et les murs sortis de terre depuis longtemps : ce n'est pas un bâtiment que l'on est censé célébrer, mais bel et bien le nom qu'il porte!
Face à cette initiative, la résistance s'organise. Des Garennois, auxquels se joignent des militants Modem, PS, et PCF se regroupent dans un collectif et lancent un appel républicain. Une manifestation est prévue pour le mercredi 25 novembre, date de la cérémonie de la première pierre. Sur le marché du samedi, citoyens encartés et non-encartés tractent ensemble. Du jamais vu à La Garenne !
Philippe Juvin riposte. Il mobilise ses conseillers municipaux, ainsi que l'UMP locale, pour distribuer un tract où il dénonce "une manipulation politicienne", un grand classique du genre. Ce document, que vous pourrez aussi trouver sur le retour de buzz, multiplie approximations, contre-vérités et gros mensonges. Je ne vais pas disséquer encore une fois ce document minable, je l'ai fait en détail sur le blog du MoDem : (http://blog.modem-lgc.com/?p=173=)
Deux exemples suffiront pour prouver que dans l'histoire, Juvin a pris son équipe et ses administrés pour des imbéciles, et qu'il a sciemment cherché à les tromper.
Kleber Haedens est ainsi présenté comme un auteur reconnu ayant reçu le Prix Jules de Goncourt, que beaucoup de Garennois pressés ou distraits auront traduit en "Prix Goncourt". Las ! Le Prix Jules de Goncourt est une grosse farce imaginée par deux auteurs exclus du fameux jury, à la Libération, parce qu'ils étaient suspectés de collaboration. C'est un prix dissident qui n'a de valeur que dans le cercle fermé des "anticonformistes de droite", qui rejettent le "terrorisme intellectuel de gauche" qui a selon eux prévalu dans la littérature d'après-guerre.
Encore plus fort : Philippe Juvin avance les noms de l'écrivaine Irène Frain et du maire de Toulouse, Dominique Baudis, comme caution morale, en affirmant qu'ils dirigent une association des Amis de Kleber Haedens. Vérification faite auprès des intéressés, il s'avère que la première n'a jamais entendu parler de cette association ; quant au second, il subventionne le prix littéraire qu'elle décerne chaque année, mais il ne la préside pas et ignore tout du passé de Kleber Haedens.
Nos recherches continuent. Internet ayant livré tous les secrets qu'il détient sur Kleber Haedens, ou presque, nous nous rendons à la Bibliothèque Nationale de France. C'est là que nous découvrirons, notamment, les pamphlets antirépublicains publiés en 1937 dans l'Insurgé, journal ouvertement pro-mussolinien. Je dénicherai aussi un texte où KH s'en prend aux professeurs, accusés d'abêtir des générations de jeunes Français en leur faisant étudier un programme médiocre où Voltaire figure en trop bonne place... Un comble, pour un auteur que l'on souhaite honorer en donnant son nom à un collège !
Fin novembre, les intellectuels entrent dans la danse. Etienne de Montety, directeur du Figaro Littéraire, se fend d'un article pour dénoncer les "sots" qui s'opposent à ce que Kleber Haedens donne son nom à un collège. "En plaçant les collégiens sous le signe bienveillant de Kleber Haedens, le maire deur donne une chance d'acquérir une vertu qui ne figure pas au programme : la liberté de penser", affirme-t'il.
L'intervention de Montety n'est pas une surprise. Quelques mois plus tôt, il a publié une biographie insipide et édulcorée de Kleber Haedens, qui rend hommage à l'écrivain à la plume acérée et au bon vivant, sans s'apesantir sur son passé de polémiste engagé. L'Insurgé, le Journal de La Cagoule, y est dépeint comme un journal extraordinaire, ou chaque rédacteur jouit d'une exceptionnelle liberté d'expression... Montety, soit dit en passant, semble se spécialiser dans la réhabilitation des écrivains appartenant à la mouvance nationaliste d'avant-guerre. On lui doit également une biographie de Thierry Maulnier, qui, avant d'obtenir un fauteuil à l'Académie Française, militait pour un "antisémitisme raisonné" (!!!).
Pierre Assouline, fin spécialiste de la droite littéraire, risposte deux jours plus tard sur son blog le Monde des Livres (http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/11/24/le-ton-monte...), et remet les pendules à l'heure. Kleber Haedens était un écrivain plaisant, mais c'était un second couteau de la littérature, et surtout, un contributeur prolifique des revues maurassiennes, antirépublicaines et antisémites. Déplorant le choix de Philippe Juvin, il note avec élégance : "La France ne manque pas de grands écrivains à honorer tout en honorant une école".
Le 25 novembre marque un nouveau tournant dans notre combat. Ce jour-là, nous sommes une cinquantaine à manifester aux abords de ce futur collège que nous nous refuserons toujours à nommer collège Kleber Haedens. Jean d'Ormesson, devant les micros et les caméras que sa présence draine immanquablement, vient à notre rencontre et nous "supplie de croire que la littérature est au-dessus de la politique".
Mais les micros sont aussi ouverts pour les opposants, et nous bénéficions d'une nouvelle tribune. Surtout, Jean d'Ormesson, répondant à la question d'un journaliste de France 3, a cette phrase incroyable : "Oui, Kleber Haedens était un écrivain d'extrême-droite". Un véritable coup dur pour Philippe Juvin, qui avait toujours prétendu que "Kleber Haedens n'avait jamais rien écrit de politique".
Plus discrète que la bataille médiatique, une autre bataille s'engage sur le plan juridique. La décision par laquelle le Conseil Général a baptisé le second collège de La Garenne est en effet contestable, à double titre. Sur la forme, parce qu'elle est intervenue avant que le conseil d'administration de l'établissement n'ait donné son avis, ce qui est contraire à la loi. Sur le fond, parce que le nom de Kleber Haedens, qui demeure un symbole pour les nationalistes de tout poil, ne répond pas à l'exigence de neutralité requise dans la dénomination des édifices publics.
Quatre recours en annulation sont finalement déposés peu avant Noël. Ils sont portés par des parents d'élèves, des enseignants, des habitants du quartier des Champs-Philippe où le collège est implanté. Il m'incombera d'aller les déposer moi-même au Tribunal Administratif de Versailles. Ce jour-là, j'ai eu l'impression bizarre, un peu intimidante, d'accomplir une démarche dont l'enjeu me dépassait largement.
Troisième et dernier volet de mon récit sur l'affaire Kleber Haedens : comment un collectif d'indécrottables républicains a réussi à faire revenir un maire, et un Conseil Général, sur leur décision de donner à un collège le nom d'un ancien secrétaire particulier de Charles Maurras.
Suite et fin d'une histoire où de nombreuses questions, lourdes de sens, demeurent en suspens...
Après la manifestation du 25 novembre 2008, que j'ai précédemment évoquée, et le dépôt des recours en annulation, la fin de l'hiver et le printemps 2009 sont très calmes sur le front Kleber Haedens.
Trop calmes sans doute pour Bernard Dargols, notre GI, devenu le porte-drapeau de notre lutte. Trop calmes aussi pour certains parents, de plus en plus nombreux, qui voient approcher l'ouverture du futur collège et nous font la même remarque : "mais quand même, ce collège, il ne va pas ouvrir sous ce nom là, ce n'est pas possible!"
Courant avril, brusquement, les choses se précipitent. Des relations se nouent entre le collectif "Non à KH", la Licra et la Fondation pour le Mémorial de la Shoah. Après avoir étudié le dossier, ces associations, indignées, nous assurent de leur soutien. Leurs actions, discrètes mais efficaces, seront décisives dans l'issue de l'histoire.
Au même moment, nous arrivons enfin à capter l'attention des médias nationaux. Un bel article dans "Marianne" propulse l'affaire sur le devant de la scène. Suivront une chronique de l'humoriste Didier Porte dans "le Fou du Roi", sur France Inter, un papier dans l'Humanité, un autre dans Siné Hebdo... L'affaire dépasse même l'hexagone puisqu'un chroniqueur belge, Paul Hermant, s'en empare sur les ondes de la RTBF : http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/la-chronique-de-pa...
Tout cela fait désordre, très désordre, pour un Philippe Juvin candidat aux élections européennes et finalement élu, qui observe dorénavant un total silence radio sur l'affaire.
Mais notre mobilisation a déjà commencé à payer, et nous enregistrons un premier effet collatéral très positif : le 18 mai, en pleine période électorale, la devise républicaine "liberté, égalité, fraternité", malencontreusement "oubliée", fait son apparition sur le fronton de la mairie. Pas de flonflons, pas de cérémonie, mais c'est le signe incontestable que les choses commencent à bouger. Après tout, cela faisait plusieurs années que l'opposition tentait en vain d'obtenir cette inscription...
Encouragés par ce résultat, nous organisons le 3 juin un pique-nique républicain sur la Place de La Liberté, en plein centre-ville. L'idée est double : fêter l'arrivée de la devise, mais aussi, symboliquement, à trois mois de la rentrée, prendre date et prouver que nous ne relâcherons pas nos efforts pour obtenir le retrait du nom de Kleber Haedens.
L'évènement est un succès. Près de 150 personnes manifestent de manière tout à fait conviviale leur détermination à faire triompher les valeurs républicaines. Il y a là des parents, des enseigants, des commerçants, des jeunes... Ce soir-là, sans doute, la victoire était sans doute déjà sur les rails, mais nous avons marqué un point décisif.
Le 19 juin, Philippe Juvin annonce dans le Parisien que, "dans un souci d'apaisement", il va demander au Conseil Général de revenir sur sa délibération attribuant le nom de Kleber Haedens au nouveau collège. Nous avons gagné, mais une petite phrase de Philippe vient gâcher notre joie : "Kleber Haedens a été utilisé à des fins politiciennes par des gens qui prennent les enfants en otage", ose-t'il déclarer.
Simple provocation en guise de baroud d'honneur ? Je ne crois pas. J'ai longtemps réfléchi au sens de cette phrase. Avec le recul, je pense (mais c'est une interprétation très personnelle) que Philippe Juvin nous accusait effectivement de l'avoir empêché d'initier des enfants à cette littérature "anticonformiste" qu'il affectionne tant.
On m'a souvent dit que le combat que nous avons mené pendant neuf mois était un beau combat. Cette histoire est même, souvent, qualifiée d'exemplaire, et j'en suis heureuse.
Mais il n'en reste pas moins que bien des questions restent sans réponse.
Pourquoi Philippe Juvin s'est-il autant investi pour "faire oeuvre de souvenir" à l'égard d'un écrivain qui fut l'un des promoteurs de la doctrine maurassienne ? Pourquoi tenait-il tant à distribuer à nos enfants "Une histoire de La Littérature Française", l'oeuvre majeure de Kleber Haedens, imprégnée d'idéologie nationaliste, que même Jean d'Ormesson qualifie d'"ouvrage de combat, très à droite"?
A ma connaissance, comme l'a déjà souligné PhilBert sur ce blog, seuls deux élus en France ont entrepris une tentative similaire, destinée à rendre hommage à un écrivain appartenant à la même mouvance "anticonformiste de droite". Il s'agit de Jacques Peyrat à Nice (CNI, puis FN avant de rejoindre le RPR puis l'UMP), qui fit baptiser un lycée du nom de Thierry Maulnier ; et de Jacques Bompard (l'un des fondateurs du Front National) à Orange, qui donna à l'une des rues de sa ville le nom de Jacques Laurent.
Par ailleurs, pour élargir le débat, pourquoi la droite du XXI° siècle tient-elle absolument à aller se chercher des racines intellectuelles chez les écrivains nationalistes du milieu du XX° ? Pourquoi Etienne de Montety, directeur du Figaro Littéraire, s'emploie-t'il à les promouvoir à travers des biographies savamment édulcorées ? Au moment où l'on nous impose un débat sur l'identité nationale, il me semble que ces questions font sens. Chercherait-on à réhabiliter une certaine forme de nationalisme et de xénophobie ordinaire, celle-là même qui fit le lit du fascime dans les années trente ?
Monsieur Assouline, s'il vous arrive de lire ces lignes, sachez que la tension est retombée à La Garenne-Colombes, mais que depuis l'affaire Kleber Haedens, il y subsiste un certain malaise. Qu'il m'arrive, d'ailleurs de trouver salutaire.
Par Martine Bonnin (Plum'Garennoise)